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118 aux angles. Des regards ou soupiraux de la largeur de l'aque- duc, pi. IV, fig. 10, étaient placés de distance en distance pour y pénétrer, le curer et le réparer. Ces regards étaient fermés par des portes en fer. Delorme a vu deux de ces re- gards entre Mornant et Saint-Laurent d'Agny. J'en ai vu un autre à Chaponost. Au-dessus de terre, des tirants en fer de 0 m. 005 mil. carrés, espacés de 1 m. 28 c. du radier retenaient les murs. La couverture ou l'extrados de l'aque- duc est légèrement bombé à l'effet de ménager l'écoulement des eaux de pluie et de pouvoir marcher dessus pour les ré- parations. Quand l'aqueduc sortait de terre, le canal était porté par une substruction pi. IV, fig. 9, jusqu'à ce que la hauteur devint assez grande (1) pour faire des arcades ou ponts que nous avons nommés ponts-aqueducs. La maçonnerie intérieure de toutes les parties de l'aqueduc est en pierres de petites dimensions, noyées dans un mortier de chaux et de sable graveleux d'une très grande dureté (2). (1) La hauteur des substruclions sans arcades ne dépasse jamais deux mè- tres du sol au niveau du radier. (2) Bien des personnes croient que les Romains avaient d'autres procédés que nous, pour faire leur mortier, et employaient le vinaigre ou d'autres subs- tances acidifères pour broyer leur chaux. C'est une erreur, et tous les mortiers des anciens monuments sont de chaux et de sable graveleux de bonne qualité, mélangés et broyés dans de bonnes proportions avec de l'eau. Leur extrême dureté vient autant de proportions bien entendues, que du grand nombre d'années qui à permis à la chaux de reprendre les principes et les gaz né- cessaires pour repasser, je dirais prestjue à son état primitif de pierre. Les chaux hydrauliques durcissent rapidement, tandis que les chaux grasses ont au contraire besoin d'un très grand nombre d'années pour atteindre le même degré de solidité ; nous avons vu détruire les fondations de maisons qui pouvaient avoir quelques siècles d'existence, et dont le mortier était tout aussi dur que celui des anciens Romains, parce que la chaux qui n'avait pas été économisée, et !e sable de bonne qualité étaient parfaitement broyés en- semble, et qu'en outre, le temps lui avait laissé acquérir sa plus grande dureté.