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aux angles. Des regards ou soupiraux de la largeur de l'aque-
duc, pi. IV, fig. 10, étaient placés de distance en distance
pour y pénétrer, le curer et le réparer. Ces regards étaient
fermés par des portes en fer. Delorme a vu deux de ces re-
gards entre Mornant et Saint-Laurent d'Agny. J'en ai vu un
autre à Chaponost. Au-dessus de terre, des tirants en fer
de 0 m. 005 mil. carrés, espacés de 1 m. 28 c. du radier
retenaient les murs. La couverture ou l'extrados de l'aque-
duc est légèrement bombé à l'effet de ménager l'écoulement
des eaux de pluie et de pouvoir marcher dessus pour les ré-
parations.
   Quand l'aqueduc sortait de terre, le canal était porté par
une substruction pi. IV, fig. 9, jusqu'à ce que la hauteur
devint assez grande (1) pour faire des arcades ou ponts que
nous avons nommés ponts-aqueducs.
   La maçonnerie intérieure de toutes les parties de l'aqueduc
 est en pierres de petites dimensions, noyées dans un mortier
de chaux et de sable graveleux d'une très grande dureté (2).

    (1) La hauteur des substruclions sans arcades ne dépasse jamais deux mè-
tres du sol au niveau du radier.
   (2) Bien des personnes croient que les Romains avaient d'autres procédés
que nous, pour faire leur mortier, et employaient le vinaigre ou d'autres subs-
tances acidifères pour broyer leur chaux. C'est une erreur, et tous les mortiers
des anciens monuments sont de chaux et de sable graveleux de bonne qualité,
mélangés et broyés dans de bonnes proportions avec de l'eau. Leur extrême
dureté vient autant de proportions bien entendues, que du grand nombre
d'années qui à permis à la chaux de reprendre les principes et les gaz né-
cessaires pour repasser, je dirais prestjue à son état primitif de pierre. Les
chaux hydrauliques durcissent rapidement, tandis que les chaux grasses
ont au contraire besoin d'un très grand nombre d'années pour atteindre le
même degré de solidité ; nous avons vu détruire les fondations de maisons qui
pouvaient avoir quelques siècles d'existence, et dont le mortier était tout
aussi dur que celui des anciens Romains, parce que la chaux qui n'avait pas
été économisée, et !e sable de bonne qualité étaient parfaitement broyés en-
semble, et qu'en outre, le temps lui avait laissé acquérir sa plus grande dureté.