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Sittétaiwce âxm$xe. BURGER. Burger (Goltfried-Auguste), naquit en 1748, dans les environs de Halberstadt, ville prussienne. Dès son «enfance il eut à lutter avec le besoin, dont il chercha toute sa vie, mais en vain, à repousser les atteintes. Il occupa successivement près de Goettingue, la place de bailli de justice et celle de professeur, qui lui fournissaient à peine les moyens d'existence et qui étaient peu d'accord avec ses goûts. La sensibilité et la droiture de son ame ajoutèrent à ses maux et jetèrent encore de l'amertume sur sa vie. L'amour qu'il éprouva pour une jeune fille, connue dans ses vers sous le nom de Molly, valut dix années de douleurs au malheureux poète, qui, l'ayant vu expirer dans ses bras quelque temps après son union avec elle, tomba dans un profond désespoir. Un nouveau mariage auquel il se décida par la suite, eut les résultats les plus funestes pour son repos; accablé par les chagrins de toute espèce, épuisé par la maladie, il ne restait à Burger que la faveur du public, lorsqu'un des plus grands poètes de l'Allemagne, eut la faiblesse, ou plutôt l'inconce- vable barbarie de lui ravir cette dernière consolation, par une critique plus acerbe que juste de ses poésies. Burger mourut, miné par les soucis, dans l'année 1794. — Ce fut à grand'peine qu'une souscription ouverte pour placer une pierre sur sa tombe, fut rem- plie par ses compatriotes, qui avaient fait si longtemps leurs délices de ses vers. Il suffit de nommer la fameuse ballade de Lénore pour familia- riser l'imagination avec le nom de Burger. Les chansons de Beran- ger sont en France le seul exemple d'un succès comparable avec celui de cette ballade devenue tellement populaire en Allemagne, qu'elle pourrait s'y conserver par la tradition. Quelques-unes des poésies lyriques de Burger, telles que l'Empereur et l'abbé, le Féroce Chasseur, là Fille du pasteur de Taubenhain, les Femmes de Wensberg, Lénardo et Blandine, ont eu le même sort, et volent encore de bouche en bouche. Burger est le premier des écrivains lettrés de l'Allemagne qui se soit acquis le titre de poète populaire, c'était aussi celui dont il tirait le plus de gloire. Il regardait comme la véritable, comme la seule poésie peut-être, celle qui découlait de l'inspiration, sans s'appuyer sur l'érudition acquise et sur toutes 6