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75 eût été curieux de voir le développement philosophique d'une belle pensée. Ce n'est point en se faisant la très humble esclave des gouvernements que l'Église grandira ; ils savent, on en a de récents exemples, ils savent enlever de leurs sièges les évêques et les jeter dans des forteresses. C'est dans l'esprit des peuples qu'elle doit jeter ses racines, et quand elle se déclarera leur patrone et leur protectrice, elle les trouvera dociles et reconnaissants. L'appui qu'on lui prête ailleurs n'est pas gratuit ni désintéressé ; il se subordonne à des questions de viabilité, car l'on pense qu'un élai, d'où qu'il vienne, n'est point à dédaigner. Hors de l.a, il est plaisant de voir des gouvernements athées ou tout au moins indif- férents, prêter main forte aux sociétés religieuses, et certains hommes venir aduler aujourd'hui ce qu'ils combattaient et ravalaient hier ! Mais aussi le salaire n'est-il pas aussitôt mis en avant et ne semble-t-il pas qu'un évoque soit un préfet, qu'un prêtre soit un agent de police ou un garde- champêtre, et qu'ils doivent, dociles instruments, saturer d'encens le pouvoir, ou poursuivre l'émeute sur la place ? On ne doit point encore avoir oublié ce que le clergé s'a- massa de haine, sous la Restauration, pour s'être immiscé à de passagères questions de drapeau ou d'enfant royal. On n'a pas oublié non plus que les coryphées du libéralisme hurlaient de belles réprobations contre ce zèle déplacé ; que, dans le clergé même, des esprit distingués s'affligeaient des préoccupations de beaucoup d'entre leurs confrères. Mais aujourd'hui qu'il y a eu volte-face, que les sinécures et les places ont fermé la bouche aux philosophes déclamateurs, il arrive que nos sages ne trouvent point si mauvais que le clergé sache faire un peu de politique, ou, si le cœur lui en dit, qu'il s'époumonne à célébrer les louanges des gou- vernements. C'est ainsi que nos passions se meuvent par nos intérêts. On a remarqué le biblisme de langage qui défraie le com- mencement de la Lettre pastorale. Ces métaphores et ces images, prises des livres saints, peuvent quelquefois amener des applications fort heureuses, mais le monde les comprend peu, car elles manquent de sel pour ceux qui ne connaissent que de nom les Ecritures. On a remarqué aussi quelque rai- deur de forme, et le noble prélat qui était devancé par une réputation de rigidité a pu être jugé encore là dessus, par /