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Quoique nous soyons forcés de renvoyer à notre prochaine li- vraison le compte rendu de la séance publique de l'Académie de Lyon, nous ne différerons pas jusque-là l'insertion d'un frag- mentdeJapièce de vers dontMme Valmore, nouvellement agrégée à cette docte assemblée, a honoré cette solennité. Le pro- gramme académique annonçait que cette muse, que notre ville possède^ donnerait elle-même lecture de ses vers. Cette pro- messe avait été faite au public sans l'assentimenl de Mme Val- more. Nous qui sommes assez heureux pour la connaître, nous n'avons vu là de la part de ses collègues qu'une ruse pleine d'une bienveillante légèreté pour la forcer à quitter un instant le foyer domestique où elle renferme toute sa vie. Madame Valmore a laissé vide la place qu'on lui destinait; les assistants l'y ont vainement cherchée. Voici les vers pleins de sentiment que lui a inspiré la fin précoce de M"e Éliza Mercœur. C'est une touchante conso- lation accordée à la douleur d'une mère. Ils serviront de pré- face aux œuvres de la jeune poète morte avant le temps, que l'on rassemble à cette heure en deux beaux volumes. A ELTSA MERCOEUR. . . lorsqu'aux pieds des flols Dieu sema Ion enfance, Il ne t'y laissa point sans joie et sans défense; Tes longs yeux découvraient, dans le désert des nuits, Quelque astre sympathique à tes jeunes ennuis ;