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  comme Stradivarius en est le Raphaël. Précurseur et maître de
  Stradivarius, on reconnaît en lui l'existence de toutes les qua-
 lités dont le développement résuma eu Stradivarius la perfec-
  tion de l'art.
     Enfin Jérôme Amati, fils de Nicolas, fut le dernier de la race.
 On présume que cet auteur mourut jeune , car il existe fort peu
 d'instrumens de lui. Ses étiquettes portent la date de 1700 à 1710.
     Antonius Stradivarius, comme je l'ai dit plus haut, fut l'élève
 de Nicolas Amati. Aussi les instrumens faits par lui dans la pre-
 mière période de sa carrière sont-ils l'imitation presque servile
 de la manière de son maître. Mais on peut suivre la marche de
 sa pensée et de son génie avec la date de ses ouvrages. De 1665
 jusqu'en 1690 on le voit modifiant peu à peu les traditions de Ni-
 colas Amati'^ cherchant une œuvre plus complète, des propor-
 tions plus parfaitement calculées , jusqu'à la création du modèle
 qui a fait la célébrité de ses violons. Une fois le problème résolu,
 il ne s'en écarta plus , et tout ce qu'il a produit depuis 1695 en-
viron jusqu'en 1738 a été fait suivant le même système. Du
 reste, Stradivarius a été complet dans les moindres choses, et
j'ai vu une pochette exécutée pour la duchesse de Mantoue qui
 est une merveille de travail et de finesse.
    Il existe un très-grand nombre de violons de Stradivarius. Cet
homme célèbre fournit une longue et laborieuse carrière. La
belle qualité de son et l'égalité parfaite de ses violons, les ont
fait rechercher par les riches amateurs et les grands artistes.
Viotti, Rode , Kreutzer , jouèrent sur des Stradivarius , ainsi que
Baillot, Habeneck, Bouchet, etc. Le marquis de Castelbarg et
plusieurs grands seigneurs d'Italie possèdent des quatuor com-
plets de cet auteur.                ,
    Stradivarius laissa deux fils., Francesco et Hommobonus. Elè-
ves de leur père^ ils en suivirent si exactement les principes que
la plupart des violons faits par eux passent pour de véritables
Stradivarius.
    J'ai entendu Tarizio affirmer que le violon de M. Baillot était
d'Hommobonus.
    André Garnerius, contemporain de Stradivarius, et, comme
lui, l'élève de Nicolas Amati, est la tige des luthiers de ce