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fnl inhumé dans une chapelle a côté du grand autel (1) , où l'on voit sur la
sépulture, en caractères de bronze, celte inscription d'un style vraiment ro-
main (2) :
                                           D. 0. M.
                                   FRANCISCO DE MANDELOT
                                   ELEONORA DE RORERTET
                                       INCONCUSAE FIDÉI-
                                         MOJttJMEiNTUM
                                                P.
                                                    1588.
    Ses armes en bronze sont placées au dessous, dont la devise intemeratafides
dépeint parfaitement le caractère de son cœur.
    Les seuls partisans de la ligue ressentirent de la joie à cette mort, tandis que
tous les autres citoyens dans une consternation égale à celle d'une famille à qui la
mort vient d'enlever un père , gardèrent un morne silence , qui marquait assez
et la douleur de la perte qu'ils venaient de faire, et la crainte pour l'avenir. Ce
fut là en effet l'époque fatale où cette ville vit commencer la confusion et le dé-
sordre. Ii ne faut pas douter que s'il eût encore vécu , il se fût opposé de toutes
ses forces aux progrès de la ligue, et qu'il n'eût jamais permis que Lyon se fût
 détaché du parti du roi. L'empire absolu qu'il avait sur les esprits des grands et
des petits , la fermeté qu'il avait toujours fait paraître et plus encore l'amour et
l'affection qu'on lui portait, auraient sans doute prévalu sur les tentatives du
parti contraire , qui furent toujours inutiles pendant sa vie , mais qui firent de
rapides progrès après sa mort. Le détail de ce qui se passa bientôt après aux états
de Blois, n'est du ressort de ces mémoires qu'autant que l'archevêque de Lyon y
eut de part. Le roi croyant par la mort des chefs abattre enliérement le parti
résolut de se défaire du. duc de Guise , qui fut tué par ses ordres à la porte de
 sa chambre, le 23 décembre 1588. On s'assura dans le moment du cardinal son
frère et de l'archevêque , qui ayant été mis dans la même chambre et ayant ap-

   ( i ) L'auteur anonyme ( Clapasson) de LA DESCRIPTION DE LA VILLE DE LYON j publiée en 17-41,
 a fait une équivoque grossière , lorqu'U écrit avec assurance , que M. de Mandelot étoit enterré dans
 une chapelle de l'église de Sainte-Croix. La seule inspection du tombean lui auroit appris que ce
 petit monument avoit été dressé pour son fils : on ne saurait apporter trop d'exactitude dans les ou-
 vrages de recherches , et on ne doit rien avancer sur le rapport de sa mémoire ; cette méprise n'est
 pas la seule qu'on trouve dans cet ouvrage. —L'erreur de Glapasson a été reproduite dans u n I N -
 DICATEUR publié par Périsse, eu 1789. ( N O T E DES É D I T E U R S ) .

   ( a ) L'auteur de l'HlSTOI&E LITTÉRAIRE DE LVON a pris le change , p . 700 , t. a , lorsqu'il dit que
 « l'épitaphe qu'on grava sur son tombeau est d'un bon goût et fort historique, mais qu'elle est trop
 « longue pour être rapportée, n 11 a cru sans doute que c'étoit celle que de Rubis lui avoit faite,
 ensuite insérée dans son histoire de L y o n , qui a tous les caractères avec lesquels on la dépeint ;
 au lieu que la véritable renferme le laconisme le plus parfait. C'est à quoi on s'expose lorsqu'on ne
 prend pas la peine de vérifier sur les lieux les faits dont on se rend garant.