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433 fut affectée au collège des médecins. Un très-beau parquet en marbre poli remplaça les dalles en pierre de la chapelle, et une superbe barrière en fer fut placée à son entrée sur le quai de Retz. Toutes ces réparations furent payées par la commune; mais avant de prendre possession de leur nouveau local, les médecins y firent exécuter à leurs frais des embellissemens considérables, et placer au dessus de la porte extérieure un marbre sur lequel étaient gravés ces mots : COLLEGIUM MEDICORUM. L'école fut ensuite ouverte par un discours inaugural que pro- nonça le docteur Rame, en présence de l'archevêque, du premier président, du procureur du roi, du prévôt des marchands et des éclievins. l e s trois professeurs de l'école, MM. Joly, Gilibert et Yilet commencèrent immédiatement leurs cours. Le premier en- seignait l'anatomie, le second la botanique, et le troisième la chimie. One année s'était à peine écoulée depuis leur installation, quand tout-à -coup des bruits sourdement répandus les accusèrent d'arrêter nuitamment, sous la voûte du collège, les passans pour les faire servir à l'instruction de leurs élèves. « Les médecins, disait-on , leur cassent les bras et les jambes pour apprendre aux ctudians à les raceomoder, et ils enlèvent aussi de petits enfans pour les disséquer tout vivans. » Le dimanche 27 novembre, dans le temps où les Lyonnais re- venant de la promenade, rentrent dans la ville, quelques femmes passant sur le quai de Retz, devant le collège de médecine, s'ar- rêient comme pour le considérer : « Voilà pourtant, disent-elles, le lieu où l'on dissèque les enfans tout vivans.... » II se forme peu à peu autour d'elles un attroupement assez considérable qui paraît fortuit, paisible, inoffensif, qui se réduit à de simples colloques, sur les propos hasardés par les uns et combattus par les autres. Les promeneurs qui voient des personnes stationnées et en confé- rence font halte; ceux qui les suivent sont successivement fixés par la curiosité dans le même lieu. Les arrivans demandent de quoi il s'agit, et chacun enchérit sur ce qu'il a entendu. Tout-à - coup on en vient à dire qn'un enfant a été enlevé à l'instant même des côtés de sa mère ; que ces sortes d'enlévemens étaient fréquens, et que depuis quelques jours on s'apercevait qu'il man- quait beaucoup d'enfans dont on n'avait pu découvrir les traces. Ces allégations circulent de bouche en bouehe, et bientôt l'alarme devient universelle, Des hommes pris de vin s'irritent à ces récits, 28