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« et introduict en sa ville de Lyon, en laquelle, comme l'on dit,
« en y a ja aucun commancemeht — Ces lettres-patentes ont été
publiées pour la première fois dans les Archives du Rhône, et in-
sérées dans les Mélanges de M. BreghotduLul, pages 492 - 494 (1).
Le Consulat, dans une requête qu'il présenta cette même année
au roi pour le maintien des foires, fit des remontrances contre ces
lettres-patentes; il y expose qu'il n'y a personne dans la ville qui
veuille fournir argent ni soies, ni autres matières nécessaires pour
faire ouvrer les draps d'or et de soye, car les marchands ex-
perts ont reconnu que l'on ne pourrait faire de tels draps en
cette ville pour le prix que les font les transmotains qui ont
plusieurs manières de faire, moyens et pratiques qu'ils n'ont
pas par deçà . Ainsi quand ceux-ci donneroient un drap de soye
pour trois écus l'aune, ceux de par deçà ne le pourroient donner
à moins de trois escus et demi sans y perdre. Il faut nécessairement
sept maîtres principaux pour faire les draps de soye, savoir : un
filateur, un teinturier, deux apparilleurs et assorlisseurs de soye,
un faiseur de veloux , un faiseur de draps de Damas et satins figu-
rés. Et si l'on vouloit faire des draps d'or ou d'argent, il faudroit
avoîr d'autres maîtres pour faire les fils d'or et d'argent, et des
femmes expertes pour les savoir filer. La grande raison qu'on al-
lègue est que les maîtres et ouvriers étrangers sont pauvres , car
des riches ne s'ëxposeroient pas à perdre leurs biens et leur vie ,
attendu les défenses, de laisser venir ledit art par deçà , et aux
pauvres on n'oseroit pas confier des matières et sommes pré-
cieuses.,.. — II paraît que le Consulat ne tarda pas à reconnaître
qu'il s'était trompé en faisant des remontrances contre les lettres-
patentes du 24 novembre 1466 ; quelque temps après et dans
une nouvelle requête présentée à Louis XI au sujet des foires qui
se tenaient à Lyon, il expose que plusieurs ouvriers et gens qui
se mêlent de faire des draps de soie et autres marchandises sont
venus à l'occasion des foires demeurer en cette ville où ils exer-
cent leur industrie, que grâces à eux, de grandes sommes d'or et
d'argent qui sortaient auparavant du royaume y restaient, Ã son
grand avantage. Le Consulat ajoute que plusieurs marchands étran-
gers, de diverses nations, établissent domicile en cette ville , etc.
— Note de M. S.
Les conseillers de ville chargent l'évêque de Viviers et le juge de
Beaujolais qui se rendent à Rome, de solliciter auprès du pape
( i ) Elles ne se trouvent point dans la collection des ORDONNANCES DES ROIS DE
FRANCE, du moins nous les y avons vainement cherchées.