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deschatfser de la-ville tous les moyens par lesquels on pourrait
penser que le mal y pourrait avoir esté apporté et attrait de de-
hors ; assurant les médecins que moyennant ce , et le bon ordre
et policé que l'on pourrait y mettre , le mal n'irait à la longue...
L'archevêque ( Pierre d'Epinac ) n'était encore de rclour de son
voyage aux états de Blois.... sans crainte de mort ou de dangier,
au plus gros et au plus" ferme de notre m a l , se vint courageuse-
ment rendre parmy nous en notre ville i où           il ne cessa de
faire faire processions et prières publiques et privées csquellcs
il assistait toujours en personne , et même le jour de la Fêle-Dieu,
6* de juing, encore que ce dangier ne fut du tout cessé , porta
luy mesme le Sainct Sacrement à la manière accoutumée , par
toute laville^ sans crainte de la foule et haleine du peuple. Aussy
par la Dieu-grâce, la mortalité prit fin....
    De Rubys termine son discours par une longue invective con-
tre les calvinistes sur lesquels il rejette tous les maux que Lyon
 a soufferts, et toutes les calamités auxquelles cette ville a été
en proie depuis la naissance de l'hérésie ; il va même jusqu'à
faire l'apologie de la Saint-Barlhelemi, et poussé par un fana-
 tisme aveugle, il s'écrie avec Jérémic : « heureuse journée et
 « vraiment journée du Seigneur le Dieu des armées, cl jour de
« sa vengeance , auquel il s'est vengé de ses ennemis sur lesquels
« le glaive est demenre , cl s'est saoulé de leur sang !.... » Toute-
fois, il faut, le dire à sa louange, Rubys rougit dans la suite
d'avoir tenu cet atroce langage ; il consigna son repentir et ses
regrets dans le ITT" livre de son Histoire de Lyon (page 421); il
ne cherche d'excuse que dans sa jeunesse et dans le peu de so-
lidité de son jugement; il déclare qu'il ne peut ni ne veut rien
dire de Celte horrible boucherie, parce qu'il était alors à Paris ;
puis il ajoute : « Nous sommes hors de danger de plus voir chose
« semblable en France, puisque la liberté de conscience y est
« permise par ordonnance , comme en Poloigne et autres lieux
« où cela a esté trouvé expédient pour le bien de la paix et le
« repos du pays, jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu de rembarquer
« dans la nef de son église ceux qui en sont dehors. »
  Aux détails que Rubys donne dans son Discours sur- la conta-