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Grand y >inl pour la seconde fois (1) , car il y avait fait un premier voyage es
 1395, après que les Lyonnais , revenus des accès frénétiques de la Ligue, se
furent rangés sous son obéissance. Ce monarque, suivi de toute sa cour, fit son
entrée en cette ville le 9 juillet ; il y fut reçu avec un empressement général à
marquer la joie publique ; on lui procura pendant son séjour tous les divertisse-
incns que cette ville peut Fournir ; les dames se distinguèrent en cette occasion ,
et ce prince, qui n'était pas insensible aux charmes du beau sexe, parut très-
satisfait.
   Le roi partit le 12 août pour Grenoble, et alla ensuite joindre son armée, à la
tète de laquelle s'étant rendu devant Chambéry, cette capitale de la Savoie ouvrit
ses portes, et le roi y entra avec la môme tranquillité que dans une ville de son
obéissance; la prise du château de Mont-Meilian qui suivit de prés le rendit en
peu de temps maître de tout ce que le duc de Savoie possédait en-deçà des
monts. Le motif de cette irruption était fondé : le duc do Savoie retenait, sans
aucun droit, le marquisat de Saiuces dont il s'était emparé durant les troubles de
la Ligue, et sa mauvaise foi, toujours ingénieuse , lui avait suggéré divers pré-
textes pour en éluder la restitution.
   Cette guerre n'occupait pas si fort le roi qu'il ne donnât en même temps ses soins à
une affaire d'une espèce bien différente, ce grand prince ayant fait dissoudre , l'an-
née précédente, son mariage avec Marguerite de Valois, avait accepté Marie de
Médicis, princesse de Toscane, qui lui avait été proposée. Il envoya sa procuration
au grand-duc, oncle de la princesse , pour l'épouser en son nom, à Florence où
toutes les cérémonies étant parachevées, la nouvelle reine vint débarquer avec
dix-sept galères, le 3 novembre, à Marseille, où elle fut reçue parle connétable,
le chancelier, quatre cardinaux, dix prélats, plusieurs duchesses et dames de la
cour. La reine, suivie de ce nombreux cortège, partit de Marseille le 10 du
même mois, et fit son entrée le 19 à Avignon : jusqu'alors on avait douté du lieu
où se ferait la célébration du mariage , mais la lettre que le roi écrivit le 17 au
prévôt des marchands pour ordonner les préparatifs, fixa l'incertitude à cet égard ;
le peu de temps qui était assigné p'our dresser l'appareil convenable à une céré-
monie si auguste, obligea le Consulat à députer le procureur de la ville à Valence
vers M. le chancelier pour supplier la reine de ne pas différer son arrivée, mais
bien la cérémonie de son entrée pour trois ou quatre jours; le roi lui-même en
ayant marqué le jour, il fallut s'y conformer, et l'on fut par-là forcé à retrancher
une partie des décorations qui avaient été projetées. Le samedi 2 décembre , la
reine partit à si bonne heure , qu'elle arriva au faubourg de la Guillotière incon-
tinent après midi : on lui avait préparé son logis au château de la Moihe (2), où elle
refusa de le prendre à cause de sa suite et logea dans le faubourg. Philibert de la

  ( 0 Voyez SÉJ0I3RS D'HENRI IV A LYON , par M. Cocbarcl ; Lyon , 1627 , i n - l g ,
  (3) Voyez la NOTICE SUR LE CHATEAU DE LA MOTHE , par M. Cochnrd, inséré dans le N" 5s des
TABLETTES HISTORIQ. ET LITT. T>E Ã.YON ; publiées par ï>I. Chambet,