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 Guiche, gouverneur de la ville , était allé à sa rencontré avec un grand nombre
 de gentilshommes de son gouvernement jusqu'à Champaigneu, où , après lui avoir
 fait la révérence, il remonta à cheval et alla se rendre au logis préparé pour la
 recevoir. Elle reçut à son arrivée des nouvelles du roi par M. de Roquelaure qui
 lui présenta de la part de S. M. le collier royal. Le lendemain dimanche, S dé-
 cembre, la reine suivie des princesses et des seigneurs de la cour, alla ouïr la
 messe à la Mothe et y dîna : on y avait dressé un théâtre qui tenait toute la face
 enlre les deux tours qui regardent la ville, lequel était de plain pied avec sa
 chambre et assez grand pour y replacer la cour, couvert et paré des plus riches
 tapis et tapisseries. Au milieu de ce théâtre était élevé le trône de la reine , sur
 lequel elle ouït toutes les harangues : le chancelier Pompone de BelUëvre, Lyon-
 nais, fut, en cette cérémonie, l'interprète de la reine et de sa patrie; S. M. ne
 répondit par sa bouche qu'aux seuls Florentins. Les harangues finies, la reine se
 retira en sa chambre, en attendant que les compagnies fussent défilées, après
 quoi elle monta dans sa litière. La marche était des plus magnifiques et des plus
nombreuses. Le prévôt des marchands harangua une seconde fois la reine à la
porte du pont du Rhône , en lui présentant les clés de la ville et le poêle qui fut
porté par les échevins; celte pompeuse compagnie. au bruit des canons , aux fan-
fares des trompettes et au son des instrumens, entra dans la ville , et la traversa,
les rues étant tapissés, et les principales places décorées d'arcs de triomphe ,
portiques, pyramides et théâtres. Etant arrivée à Parlefrau (1), Albert de Belliè-
vre, archevêque de Lyon, fils du chancelier , revêtu de ses habits pontificaux,
assisté du doyen et des comtes , harangua S. M. qui changea de poêle et fut con-
duite eu l'église primatiale où se chanta (e TeDeurn, et de-là au palais de l'arche-
vêché.
    Le lendemain que la reine fut arrivée, le prévôt des marchands avec les éche-
vins lui offrit le présent de la ville et la harangua pour la troisième fois. La reine
attendit le roi huit jours, il arriva le samedi au soir 9 décembre, et le cardinal
Aldobrandin, légat A Latere et neveu du pape Clément VÏH, fit son entrée le sa-
medi suivant 16 du mois avec la pompe et les honneurs dus à son rang et à son
caractère : il fut logé dans l'abbaye d'Esnay. Le lendemain dimanche 17, le roi
et la reine furent conduits par les princes, cardinaux, prélats, les gentils-
hommes, les princesses et dames, dans l'église de Saint-Jean, au bruit des tam-
bours, au son des trompettes et de toutes sortes d'instructions, la reine parée du
manteau royal et la couronne sur la tête. La messe fut célébrée par le légat qui
fit la cérémonie de la bénédiction de IX. SOI, Le roi fit distribuer un grand
nombre de pièces d'or et d'argent qu'il avait fait frapper à l'occasion de cette so-
lennité, et fit fetev au peuple «ne somme d'argent; ensuite LL. MM. furent re-
conduites au palais archiépiscopal où se fit le festin royal qui fut suivi de bals,

  ( i ) En laits , PORTA. FRAÏRUM. C'était par cette y>oite que l'on entrait dans le cloitre 4e Saint--
Jean ; on a ensuite denïié à la rue où elle ee trouvait le nom de PORTE -nioc.