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  Vienne ; cette conquête ne lui fut pas fort glorieuse ,. elle ne lui coûta qu'une
  somme d'argent avec laquelle il corrompit le gouverneur qui la lui livra, et en
  môme temps le château de Pipet et le fort de Ste-Colombe et de la Bastie ; il y
  établit pour gouverneur le marquis de St-Sorlin , et il laissa une forte garnison
 de Français et de Suisses.
     À la fin de cette année on nomma six Echevins pour la suivante, savoir : Hu-
  gues Valentin , Claude \izé , Louis de Berny, Aimable Thierry , Charles Noirat
  et Durand Collabaud.
     L'année 1595 pourra dédommager de la sécheresse des deux précédentes- par
 la variété des faits interressans qu'elle renferme.
     La Ligue ne reconnut point le roi après la mort du cardinal de Bourbon, arrivée
 le 9 mai 1390. Le duc de Mayenne exerçait les fonctions de souverain sous le titre
 de lieutenant-général de la Couronne ; mais n'ayant osé se placer sur le trône,
 il employa toute son adresse à en éloigner ceux qui y aspiraient. Pour amuser les
 prétendans qui étaient en nombre , il avait convoqué vers la fin de l'année l'as-
 semblée des États-Généraux, qui devait se tenir à Paris au commencement de.
 celle-ci pour procéder à l'élection d'un roi. Le duc de Nemours, qui depuis
 qu'il avait soutenu avec réputation le siège de Paris , croyait que la prochaine
 élection ne pouvait tomber que sur lui seul, avait envoyé le baron de Tenissé au
 duc de Mayenne avec des mémoires à instructions , pour traiter avec lui et le
faire consentir à renoncer en sa faveur à l'espérance que lui-même avait conçue
de se faire déclarer roi par les états de Paris; mais ayant reconnu que le duc
de Mayenne n'était nullement porté à seconder ses intentions, il ne voulut point
se rendre à l'assemblée des Etats , quoique le pape lui en eût fait commandement
par son légat, et que ses amis l'en priassent ; il défendit même à toutes personnes
de son gouvernement de s'y trouver, ni même d'y députer. Il se détacha , peu
après entièrement de la ligue, et prétendit former seul un parti à part ; ce
jeune prince , dont l'ambition ne respirait que monarchie, et dont le conseil
était composé de têtes aussi peu prudentes que la sienne, crut pouvoir se rendre
souverain dans son gouvernement. Pour jeter les fondemens de celte nouvelle
manarcbie, il environna Lyon , dont il prétendait faire sa capitale , de plusieurs
forteresses dans lesquelles il mit garnison ; il les disposa de façon que Lyon étant
bloqué de tous côtés , ne pût pas lui faire résistance , lorsqu'il jugerait à propos
 da faire éclore ses projets. Ces forteresses étaient Thisy et Belleville , du côté du
Beaujolais ; Monlbrison et Charlieu du côlé du Forez ; Thoissey et Châtillon-de-
Dombes sur la rivière de Saône et Vienne sur le Rhône. Ce prince ne trouva
jusque-là aucun obstacle à ses projets , qu'il croyait immanquables. Les Lyonnais
regardaient tous ces mouvemens avec une tranquillité apparente ; ils ne s'op-
posaient ni à ses libéralités , ni à ses gens de guerre qui fourrageaient le plat pays;
mais ils ne ressentaient pas moins vivement l'oppression qui les accablait.
  Dans ce même temps , le roi accorda une trêve aux Parisiens ; cette trêve fut