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43 Vienne ; cette conquête ne lui fut pas fort glorieuse ,. elle ne lui coûta qu'une somme d'argent avec laquelle il corrompit le gouverneur qui la lui livra, et en môme temps le château de Pipet et le fort de Ste-Colombe et de la Bastie ; il y établit pour gouverneur le marquis de St-Sorlin , et il laissa une forte garnison de Français et de Suisses. À la fin de cette année on nomma six Echevins pour la suivante, savoir : Hu- gues Valentin , Claude \izé , Louis de Berny, Aimable Thierry , Charles Noirat et Durand Collabaud. L'année 1595 pourra dédommager de la sécheresse des deux précédentes- par la variété des faits interressans qu'elle renferme. La Ligue ne reconnut point le roi après la mort du cardinal de Bourbon, arrivée le 9 mai 1390. Le duc de Mayenne exerçait les fonctions de souverain sous le titre de lieutenant-général de la Couronne ; mais n'ayant osé se placer sur le trône, il employa toute son adresse à en éloigner ceux qui y aspiraient. Pour amuser les prétendans qui étaient en nombre , il avait convoqué vers la fin de l'année l'as- semblée des États-Généraux, qui devait se tenir à Paris au commencement de. celle-ci pour procéder à l'élection d'un roi. Le duc de Nemours, qui depuis qu'il avait soutenu avec réputation le siège de Paris , croyait que la prochaine élection ne pouvait tomber que sur lui seul, avait envoyé le baron de Tenissé au duc de Mayenne avec des mémoires à instructions , pour traiter avec lui et le faire consentir à renoncer en sa faveur à l'espérance que lui-même avait conçue de se faire déclarer roi par les états de Paris; mais ayant reconnu que le duc de Mayenne n'était nullement porté à seconder ses intentions, il ne voulut point se rendre à l'assemblée des Etats , quoique le pape lui en eût fait commandement par son légat, et que ses amis l'en priassent ; il défendit même à toutes personnes de son gouvernement de s'y trouver, ni même d'y députer. Il se détacha , peu après entièrement de la ligue, et prétendit former seul un parti à part ; ce jeune prince , dont l'ambition ne respirait que monarchie, et dont le conseil était composé de têtes aussi peu prudentes que la sienne, crut pouvoir se rendre souverain dans son gouvernement. Pour jeter les fondemens de celte nouvelle manarcbie, il environna Lyon , dont il prétendait faire sa capitale , de plusieurs forteresses dans lesquelles il mit garnison ; il les disposa de façon que Lyon étant bloqué de tous côtés , ne pût pas lui faire résistance , lorsqu'il jugerait à propos da faire éclore ses projets. Ces forteresses étaient Thisy et Belleville , du côté du Beaujolais ; Monlbrison et Charlieu du côlé du Forez ; Thoissey et Châtillon-de- Dombes sur la rivière de Saône et Vienne sur le Rhône. Ce prince ne trouva jusque-là aucun obstacle à ses projets , qu'il croyait immanquables. Les Lyonnais regardaient tous ces mouvemens avec une tranquillité apparente ; ils ne s'op- posaient ni à ses libéralités , ni à ses gens de guerre qui fourrageaient le plat pays; mais ils ne ressentaient pas moins vivement l'oppression qui les accablait. Dans ce même temps , le roi accorda une trêve aux Parisiens ; cette trêve fut