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une suite de la célèbre conférence de Surêne , qui procura la conversion du roi
désirée depuis si long-temps par ses sujets les plus fidèles. Ce prince abjura ses
erreurs à Saint-Denis , le 25 juillet, et par cette démarche inopinée déconcerta
la ligue. Tous ces heureux présages furent sur le point d'être anéantis en un
moment, si Dieu qui veille plus particulièrement sur la personne sacrée des rois,
n'eût détourné ce malheur. Environ le mois de juillet, Pierre Barrière arriva à
Lyon en équipage de soldat ; il venait d'Ammgjje et avait déjà le dessein formé
d'assassiner le roi ; il s'adressa à quatre religieux de différens ordres, pour les
consulter sur cette entreprise; il y a même apparence qu'il ne se caehait pas
beaucoup sur ce point, puisqu'un gentilhomme Italien , avec qui il se rencontra
deux fois dans un couvent de cette ville , s'aperçut de ce qu'il méditait de faire ;
je ne puis cependant me persuader, comme un auteur l'a écrit, qu'il ait fait
faire le 2 août ses funérailles solennellement en l'église de St-Paul , y laissant
son écliarpe noire et ses armes, comme un trophée de sa victoire future ; il n'y
a aucune ressemblance dans ce récit ; mais ce qui est certain , c'est qu'il partit
 de Lyon vers le milieu du mois d'août , et passa par Paris , où trouvant des ca-
suistes plus envenimés, il fut fortifié dans ce malheureux dessein , qu'il ne put
exécuter par la sage prévoyance de ce gentilhomme Italien, nommé Ludovic
Bramaléon, qui, ayant pris les devants, courut à Melun, où il atteignit le roi, pour
l'avertir de cet horrible attentat ; Barrière s'y étant rendu, fut découvert, pris
et rompu vif le 51 août.
    Le duc de Nemours impatient de réaliser ses projets chimériques^ après avoir
disposé son entreprise au dehors , résolut enfin de se rendre maître de Lyon.
Pour le faire plus sûrement, il crut devoir commencer par se saisir du château
 de Pierre-Scise , et fit feindre pour cela une querelle entre le marquis de For-
tunat etBeauregardsurnommé le Borgne, qui, sur un démenti,mirent tous deux
I'épée à la main dans l'anti-chambre du duc , lequel feignant une extrême colère
 contre les assaillans, commanda à l'instant qu'ils fussent conduits en prison à
Pierre-Scise. Ces deux prisonniers , accompagnés de leurs domestiques , dont le
 Marquis en avait quatre et Beauregard trois , prirent aisément la place, le
 geôlier n'ayant que trois hommes. Le duc de Nemours s'étant ainsi assuré de
Pierre-Scise, partit le lendemain pour l'Auvergne , où il assiégea Brioude , qu'il
 prit , et en ramena Dandelot prisonnier , qu'il enferma dans Pierre-Scise. Cette
 circonstance servit au duc de prétexte pour y mettre garnison, sans donner aucun
 soupçon aux Lyonnais , qui crurent de bonne foi qu'il a'avait aucun dessein ca-
 ché. La visite qu'une demoiselle rendit aux prisonniers faillit à découvrir tout
 le mystère : elle s'apperçut que les prisonniers parlaient et mangeaient ensemble,
 et vivaient dans une parfaite intelligence. L'avis qu'elle en donna forma un soup-
 çon qu'on ne fit évanouir qu'en les faisant abstenir de communiquer ensemble,
 et même pour le détruire entièrement , Beauregard écrivait à un ami qui voyait
 souvent Tourvéon , lieutenant criminel , de lui faire savoir s'il n'y avait rien â