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 « et vos concitoyens disaient que, suivant l'anagramme de votre nom :£yon à toi
 « en gri. Cependant recevez , monsieur,,l'adresse que je vous fais de ce petit
 « discours de bonne part et par un gage assuré, que cette ancienne amitié , qui
 « dès long-temps fut commencée entre nos prédécesseurs , et depuis s'est par
 « longues années continuée entre nous , n'a de ma part reçu aucune altération
 « pour les divisions et diversités de partis, qui ont eu cours en notre ville ;
 « ainsi s'est accrue et augmentée parmi iceux, comme font les roses entre les
 « épines. »
   3'ajouterai ici ce que des mémoires particuliers rapportent d'Antoine de Servières;
 c'est qu'il fut arrêté prisonnier cl mis par les ligueurs au château de Pierre-Scise,
d'où ayant trouvé le moyen de se sauver, en descendant le long des murs du don-
jon avec des cordons de soie que Marie de Camus sa femme lui avait apportés
 en secret sous son vertugadin , il alla en Suisse se mettre à la tète des troupes,
que M. de Sillery, pour lors ambassadeur en ce pays l à , avait levées ; on lui en
confia le commandement , et il les conduisit à ses dépens à l'armée qui était au-
près de Melun ; il alla ensuite avec son frère Imbert du Soleil, joindre le roi au
siège de Rouen.
    H ne se passa rien de remarquable en cette ville le reste de l'année 1590.
 Dans le carême de l'année,suivante 1391, le marquis de St-Sorlin qui comman-
 dait en l'absence de son frère , posa la première pierre au bâtiment de la Char-
treuse , et la place fut bénite par Pierre de Yillars, archevêque de Vienne ,
Lyonnais. Au commencement du printemps, le duc de Nemours revint dans
cette ville d'où il était absent depuis plus d'une année et demie ; il s'était acquis
une grande réputation dans son parti, par la valeur qu'il avait fait paraître en
soutenant le siège de Paris ,. l'année précédente. Peu de temps après, l'arche-
vêque vint aussi visiter son troupeau qu'il avait perdu de vue depuis quelques
années. Le. jeudi 28 mai, il porta le St-Sacrement à la procession générale qui
se fit avec beaucoup de pompe, et à laquelle assistèrent le duc de Nemours et
le marquis de St-Sorlin.
    Le Consulat ne fut pas jaloux, d'observer pendant ces années orageuses les
anciens réglemens concernant la nomination des Echevins , par lesquels on ne
pouvait remettre les mêmes sujets qu'il n'y eut un intervalle de trois années ; les
Echevins ci-devant nommés avaient été continués, et avaient remplis la place
pendant quatre années, parce qu'on était sans doute content de leur adminis-
tration ; on nomma à la fête de saint Thomas , pour l'année suivante 1592 , six
nouveaux Echevins qui furent : Claude de Rubys , sieur de l'Antiquaille, con-
seiller au parlement de Dombes, auditeur de camp et procureur-général de la ville,
Guillaume de Gelas, Martin Cauvet, baron de Montribloud, Jacques Jacquet, jean-
Baptiste Reynaud et Ponson Bernard.
   L'année 1592 ne présente, pas des événomens plus intéressans que la précé-
dente. Le duc de Nemours an mois de juillet se rendit maître de la ville de