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nullement de dévotion , ni ne pouvait servir à l'édification et instruction du peuple
en la religion catholique , suivant les termes du privilège ; mais l'abus qu'on
faisait alors de la religion même, semblait autoriser tous ces excès.
    Revenons à de Rubys qui n'épargna pas dans sa réponse deux illustres frères ses
concitoyens, parce qu'ils étaient constamment attachés au service du roi ; ce
trait, tout enveloppé qu'il parait, les désignait alors clairement en ces termes :
p. 27 e . « Venons maintenant au troisième point de leur discours, par lequel ils
 « veulent persuader à ces pauvres grozeliers, qui ne sont ni herbe, ni arbre, ni
 « catholique , ni huguenot ( que nous appelons politique) qui sont parmi eux,
« qu'ils peuvent, sans blesser leur conscience et sans hazarder leur religion, recon-
 « naître le Béamois hérétique relaps pour leur roi ». Il est certain qu'il lançait
ce trait envenimé contre les deux Groliers , royalistes décidés , en faisant allu-
sion au cimier de leurs armes, qui est un grozelier accompagné de celte devise.
Nec arbor , nec herba : de Rubys tint, une douzaine d'années après, un langage
 très-différent, et fit à tous les deux une réparation d'honneur bien authentique ;
il s'adresse à Antoiae Grolier de Servieres qui était l'aîné ; le passage quoiqu'un
peu long, vient parfaitement au sujet.
   (1) «       En quoi nous servira de sujet cet Antoine Grolier, vostre oncle pater-
 « n e l , lequel après avoir longuement suivi les armes et fait plusieurs preuves de
« sa valeur , tant deçà, que delà les monts , alla enfin finir ses jours au lit d'hon-
« neur , en l'armée conduite par monsieur de Lautrec au royaume de Naples, en
« l'an 1528 , et de franche mémoire , messire Imbert Grolier, seigneur du So-
 « seil, votre frère, lequel après avoir fait ses premiers coups d'essais es guerres,
 « qu'avait le roi Charles IX contre les protestans en ce royaume. Après la paix
 « faite, s'en alla avec monseigneur le duc de Mayenne chercher la guerre au
 « Levant contre les Turcs , en l'an 1572 , d'où étant de retour , il fut pour ses
« mérites , honoré de l'état de capitaine de la ville de Lyon , duquel les princi-
« paux gentilshommes de ce pays se sont autrefois sentis bien honorés de sa
« part ; il s'y est tellement comporté avec votre sage avis et conseil, qu'enfin
« le roi l'a honoré du collier de chevalier de son ordre ; et vous, monsieur ,
« d'un état de maître d'hôtel ordinaire de son hôtel et non pas par faveur,
 « brigue et impovtunité , mais par reconnaissance du bon et fidèle devoir avec
 « lequel Vous vous êtes comportés pour le service de sa majesté : et lors de ses
 « plus grandes affaires que vos bourses n'ont point été sevrées, vos épées tenues
« au fourreau, ni vos chevaux été attachés au râtelier , comme ceux des autres
 « qui ont tourné à tout vent, ainsi que vous le fîtes paraître , lorsque équipés,
 « montés et armés à vos dépens, vous vous allâtes présenter à sa majesté au siège
 « de Rouen, d'où sa majesté et tous ceux qui étaient à sou service, vous prisaient,


  (>) Cl. de Rubys, ÉPlTItE BÉDICATOIRE A. ANTOINE CHOMER, au devant du BRIEE mscolIBS DE
L'ANCIENNE NOBLESSE DES MÉD1C1S DE FLORENCE, çui est à ia fin de son Histoire de Lyon.