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       ÉTAT DES BIENS DE L'ABBAYE DE L'iLE-BARBE         491

était faite pour l'acquittement des droits et impositions mis
sur les biens du clergé.
   On appelait à cette époque impositions ou décimes, les
droits dus par les bénéficiers ecclésiastiques sur les biens
dont ils jouissaient. Chaque année, ils étaient tenus de
dresser un état détaillé des revenus et des charges de leurs
bénéfices et de l'envoyer à une chambre de justice, spécia-
lement affectée à ce travail et appelée pour cette raison
« Chambre diocésaine des décimes ».
   Elle se composait ordinairement du doyen de Saint-Jean,
de l'obéancier de Saïnt-Just, du chamarier de Saint-Paul,
du sacristain-curé de Saint-Nizier et du prévôt d'Ainay.
Les membres de cette « chambre » revisaient les déclara-
tions et d'après leurs modifications, — qui consistaient le
plus souvent à réduire les charges exagérées à dessein par
les intéressés, — ceux-ci payaient leurs impositions sur les
revenus bruts. Dans les cas rares d'ailleurs, où les bénéfi-
ciers refusaient d'accepter les changements introduits par
les membres du bureau, ils en appelaient à la « chambre
souveraine » du clergé qui jugeait en dernier ressort.
   Ces chambres souveraines rétablies par un édit royal en
1596, étaient au nombre de huit. Celle de Lyon avait
juridiction sur les diocèses de Lyon, Vienne, Embrun,
Autun, Chalon, Mâcon, Langres, Mende, Viviers, Gre-
noble, Valence, Die, Saint-Paul, Le Puy, Château-Dauphin
et Nevers. L'autorité sur ce dernier diocèse était contestée
par la Chambre de Paris.