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                LETTRES DE I.'ÉCOLE -NORMALE               479

plan, faisant ce que je peux, avec zèle et activité, et m'en
remettant pour le reste à la bonté de Dieu. A chaque jour
suffit sa peine ; à quoi sert d'aller nous troubler de l'avenir?
Aussi, excepté les pensées religieuses, je chasse comme
mauvaise toute pensée qui n'est pas d'une application immé-
diate, et qui ne se rapporte pas directement au moment pré-
sent. Ensuite je me soigne. Je ne veille plus, quoique ce
soit un temps précieux de perdu, parce que j'en étais gra-
vement fatigué.
   Je ne sais pas si d'ici à demain je pourrai avoir l'alphabet
russe, j'aurai du moins l'alphabet allemand. Je t'envoie
pour Maria un très petit billet que je prie de lui donner le
plus tôt possible.
   Si tu vois Turpaulc, embrasse-le de ma part et prie-le
bien de ne pas oublier ce qu'il m'a promis pour le 15 de ce
mois, j'ai fait sa commission à M. Gaume et je vou-
drais savoir si, en effet, l'erreur qui ne venait pas
de moi a été rectifiée, je voudrais savoir aussi s'il
a réussi à son baccalauréat es sciences. Peut-être tu
ne pourras le voir. Alors mets tout cela sur un petit
bout de billet, avec l'expression de ma vive amitié, et
fais-le lui remettre par ses commis ou son frère. Je sup-
pose encore que tu pourras aller chez lui, car on me dit
que vous êtes à peu près noyés. Je n'ai lu aucun journal,
mais il paraît que vous avez deux pieds d'eau sur le quai
delà Saône. Alors vous en devez avoir aussi à la maison.
Donne-moi des détails très circonstanciés dans ta très pro-
chaine lettre, j'espère bien que nous n'aurons à déplorer
aucun accident grave; il n'y aura eu qu'une incommodité
de quelques jours
  Donne-moi aussi des détails sur l'état de ta santé, sur ta
position ; changes-tu définitivement de maison ? ou bien te