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474 HENRI HIGNARD maîtres et se joindraient à nous. Maintenant faut-il la dési- rer ? je: n ; en sais rien, .Dieu sait ce qui en résultera, et il faut espérer qu'il nous protégera contre tout grand malheur. En attendant la guerre nous nous préparons aux examens, ce qui est plus pacifique et moins dangereux. Cependant, nous aurons M. Villemain, qui n'est pas facile à contenter,- cela me donnera l'occasion de le voir encore une fois; mais si par malheur je m?enfonce, je nuirai à l'idée prè- mière'.qu'il s?est faite de "moi. Mais c'est prévoir de trop loin. • y •.;:,. : Encore un mois, mes bons parents, ensuite le concours, et. plaise, à Dieu qu'il ne soit pas long. Nous allons nous instruire des malheurs de nos aînés, peut-être l'année pro- chaine cela nous épargnera-t-il quelques fautes. C'est bien triste d'avoir si peu de temps à passer avec vous. Je ne m'en consolerai qu'avec bien de la peine, et le jour où je monterai, en diligence, j'aurai une joie bien vive, la joie que -J'ai; sentie l'année passée, l'a joie que je sentirai toujours, toutes les fois, que je retournerai vers ce bon père et cette mère' bien-aiméé qui' occupent toutes mes pensées. J'écrirai à Joannès la première fois, .je voudrais bien qu'il m'écrivît plus souvent qu'il ne fait. Je l'embrasse bien fort siif lés deux joues. J'étais bien fâché de ne pas l'avoir hier avec, moi aux Tuileries pendant le fèu d'artifice, il y avait des effets de flammes de Bengale à travers les arbres, qui faisaient vraimeni croire qu'on était dans un jardin de fée. }p, suis' revenu enchanté à l'école. Aujourd'hui je paie ces courseS et ces conversations de deux jours par Une fatigue- accablante y je ne vaux pas deux so.us. Un de mes cama- ra^ksyquiest assez'malade, part pour la Flandre, son pays; : pourquoi ne suis-je pas bien malade ? Je retournerais près de vous. Mais je ne suis ni chien ni loup.