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DE LA BIBLIOTHÈQUE DU BARON P1CHON 435 négligea complètement l'entretien de la bibliothèque, qui avait été transportée dans le cloître de la cathédrale-. Au siècle suivant, la bibliothèque n'était plus qu'une ruine. Les livres pourrissaient sur les rayons, le local tombait de vétusté. Dans les salles fermées à clef, cette merveilleuse collection restait abandonnée, inutile! Au moment des réformes de Charles III, on entreprit de réorganiser la bibliothèque ; en 1783, il fut dressé un inventaire. La Révolution, l'invasion française, les guerres civiles arrêtèrent ce mouvement. En 1832, José Fernandez de Velasco, bibliothécaire, se dévoua avec une noble ardeur à la réfection de la Colombine. Il demanda des sub- sides au Gouvernement, le capital légué par Fernand Colomb était depuis longtemps englouti, sans profit pour son oeuvre. Plus tard, la reine Isabelle, le duc de Montpen- sier qui habitait Séville, favorisèrent le développement de la bibliothèque. Fernandez mourut en 1879, laissant la Colombine en pleine prospérité. Il y manquait, certes, beaucoup de livres précieux, mais elle conservait encore d'inestimables richesses et s'était augmentée d'un grand nombre d'ouvrages des dix-septième etdix-huitièmesiècles. Elle fut alors fréquemment visitée par les bibliophiles et les savants étrangers. Au commencement de l'hiver 1884-85, plusieurs bou- quinistes de Paris mirent en vente des manuscrits et des livres gothiques venant d'Espagne. Tous étaient mutilés; le haut et le bas du titre, ainsi que la partie inférieure de la dernière page, avaient été imprégnés de salive et frottés avec le doigt afin de faire disparaître des cachets ou des notes. Les livres qui portent des annotations sur le titre ne sont pas rares, mais le bibliographe compte ceux qui sont