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afin de satisfaire au désir du publicj de voir le personnage
solennellement reçu, l'autorité civile ne retranche rien aux
réjouissances populaires traditionnelles : illuminations,
feux d'artifice et joutes.
   II est certain qu'il manquerait à la population de la ville
et des faubourgs une de ses distractions favorites, si, après
avoir erré, durant le jour, à travers les rues pavoisées
d'oriflammes et de drapeaux, elle n'avait pas à contempler,
dans la soirée, une illumination. C'est une des formes sous
lesquelles la joie se manifeste. Il faut que les rues, les mai-
sons, les édifices publics, s'éclairent avec des flammes d&
gaz, des lampions, des verres colorés ou des lanternes de
papier. Je n'ai garde d'oublier les fontaines lumineuses qui
ont fait leur apparition lors d'une Exposition universelle à
Paris. Tout récemment, pour la réception solennelle de
l'Empereur de Russie, on a essayé des boules multicolores,
en celluloïde, contenant une lampe incandescente ; voici
l'électricité appelée à jouer un rôle dans les illuminations.
    Pour ce divertissement, la place Louis-le-Grand demeure
au xixe siècle comme elle l'était au xvme siècle, suivant
l'expression consacrée, « le clou ». Elle est redevenue la
promenade favorite, journalière, de la population qui vient
dans son « désert » recevoir, pendant l'hiver, la chaleur de
quelques rayons de soleil, et qui recherche dans son « oasis »
pendant l'été, un peu de fraîcheur. Pour ce qui concerne les
illuminations, elle se prête admirablement à ce genre de
décorations : la partie sablée permet de planter impuné-
ment les ifs, mâts, estrades qui sont à orner de feux divers ;
les ombrages des allées de marronniers et les prairies du côté
sud prennent un aspect fort curieux lorsque la lumière y
 est répandue à profusion ; enfin les hautes et régulières mai-
sons qui entourent la place présentent un beau coup d'ceil