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336 HENRI H1GNARD pas de leçons d'équitation. C'est un de ces mille désirs qui peuvent prendre une certaine force, mais que la raison est toujours maîtresse de réprimer lorsqu'elle est conduite par une volonté forte. Où irait-on si on s'abandonnait toujours à ce besoin de choses nouvelles? D'ailleurs, je le sens, je vous ai déjà bien dépensé de l'argent ; sans faire de folies et de dépenses complètement inutiles, j'ai bien souvent passé les bornes de l'économie que nous prescrit notre for- tune. J'en suis fâché, et je tâcherai que cela ne se renou- velle plus, je me le suis bien promis, et quand je me promet bien une chose, l'affaire est faite. M. de Prandières demeure rue d'Enfer, / / . J e serai bien honoré d'y voir M. de Longchamps, et j'espère que l'acci- dent qui lui est arrivé n'aura pas de suites graves.. Comme je suis fort occupé, voilà longtemps déjà que je n'ai pas été voir M. de Prandières, mais je serai obligé de lui écrire demain. Je suis bien triste de la maladie de mes trois cousines. Veuillez leur dire quelle grande part j'y prends. J'espère qu'il n'y aura rien de fâcheux à déplorer. Mon Dieu, quelle joie j'aurai dans trois mois de revoir toute cette famille que j'aime ynt, et pour laquelle il y a tant de place dans mon affection ! Vous me parlez de la position agriible qu'auront mon oncle et ma tante lorsqu'ils seront retirés. Réfléchissons-y, bons parents, et voyons si cette position est aussi agréable que vous vous le figurez. Moi, je crois qu'elle sera très malheureuse. Maintenant qu'ils sont très occupés, qu'à tout moment ils sont distraits par des choses nouvelles, ils n'ont pas le temps de penser à ces abominables causes de chagrin qui sont irréparables. Mais lorsqu'ils se trouveront tous les trois dans leur appartement, sans occupations, sans dis-