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UN PK0C 244 ÈS DE LÈSE-MAJESTÉ cuter secrètement dans sa chambre, il répondit qu'étant inno- cent il voulait être exécuté publiquement. Un commissaire lui demanda s'il voulait se confessera un jésuite : il refusa et demanda de lui amener un ecclésiastique protestant. Envi- sageant la mort avec calme, il chargea son page, Melchior de Lùttwitz, de lui commander un long et large cercueil, de couvrir l'échafaud de drap noir, d'acheter du crêpe pour ses domestiques et de faire un cadeau au bourreau en lui demandant de le frapper, non pas à genoux, mais assis sur un escabeau. Il ne prit, depuis le moment où la confirm: tion de sa condamnation lui fut notifiée jusqu'à sa mort, que deux bouchées de pain trempées dans de la bière. Dans l'après-midi du samedi, le premier pasteur protes- tant de l'église de la Trinité de Ratisbonne, Samuel Lentz, entra dans sa chambre avec le diacre Donau, et lui adressa des paroles de consolation. Lentz avait passé plus d'une heure avec lui, quand des jésuites survinrent et essayèrent encore de le convertir au catholicisme ; ils ne purent rien obtenir. Bien que Sehaffgqtsch les eut congédiés, ils demeu- rèrent encore deux heures auprès de lui, et ne se retirèrent que lorsqu'il eut envoyé demander une bible. Le lendemain, dimanche, le baron passa la matinée à disposer du peu d'objets qui lui restaient. Il partagea ses joyaux entre ses enfants et n'oublia pas ses domestiques. Après le service religieux du matin, Lentz vint, sur sa demande, avec deux autres ecclésiastiques protestants. Il se confessa et reçut la communion. La porte de la chambre était ouverte ; ses serviteurs, les officiers et soldats protes- tants de la garde assistèrent à genoux à la cérémonie ; plu- sieurs versaient des larmes. Le soir, Schatïgotsch prit congé de ses domestiques, les remercia de leurs fidèles services et leur donna l'ordre d'en-