Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 EN ALLEMAGNE     AU XVIIe SIECLE               i8r

par les fenêtres du château de Prague. Wallenstein et ses
complices n'avaient pas de plus mortel ennemi. La Com-
mission examina la question et, dans les premiers jours du
mois de mai, émit l'avis qu'afin de découvrir les motifs de
la trahison, il convenait de mettre Schaffgotsch à la torture.
Elle ajoutait qu'ayant déjà été condamné à mort par le Conseil
de guerre de Ratisbonne, il était devenu un servus pœna,
un cadaver morluum, sur lequel on pouvait tout se permet-
tre : singulière théorie qu'on est bien surpris de trouver
dans un pays chrétien. Cependant la Commission ne don-
nait là qu'un simple avis : elle renvoya la décision au Conseil
de guerre de Ratisbonne, mais le Conseil de guerre, crai-
gnant de se charger de l'odieux d'une telle mesure, se
déclara incompétent et renvoya à son tour l'affaire à la
 décision de l'empereur.
   Ferdinand II était une nature douce et inoffensive, que
le sort avait égarée au milieu de ces rudes temps. Dans cette
affaire des complices de Wallenstein, il était sans passion
et ne voulait que la justice. Mais lorsque ses serviteurs les
plus éprouvés l'eurent assuré qu'il n'y avait pas d'erreur
possible et que l'intérêt de l'Etat exigeait l'emploi de la tor-
ture, il l'ordonna.
   Le 18 mai, le roi de Bohême généralissime de l'armée
impériale, signa à Vienne un acte ou résolution qui indi-
quait de quelle manière la rédaction du jugement devait
être modifiée et ordonnait de mettre Schaffgotsch à la tor-
ture. Cet acte fut envoyé au feld-maréchal Gœtz, président
 du Conseil de guerre de Ratisbonne ( i ) .



  (i) Il y avait un jugement pour chaque accusé : on ne parle ici que
de celui de Schaffgotsch.
  N° 2. — Février 1897.
                                                              13