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124                    SOUVENIRS 1YONNAIS

Le passage le long du fleuve, d'abord très étroit, est élargi
successivement, et, lorsque l'empereur Napoléon y passe,
s'il n'a pas la splendeur qu'il atteint, en 1829, époque où
on le voit devenir la promenade à la mode de la population
fashionable lyonnaise, il a déjà très bon air, comme on
peut en juger parle dessin de Bidault, dédié à Monsieur,
frère du Roi, gravure très rare sur laquelle apparaît le pont
Morand en construction.
    Le quai de Retz, qui s'étend de la rue Puits-Gaillot à la
rue de la Barre, s'est embelli de la belle façade de l'Hôtel-
Dieu et du dôme ( 1 ) construits sur les dessins de
Soufflot par Parchitecre Loyer. Une gravure de Sellier
donne le plan et l'élévation de cette magnifique façade de
l'Hôtel-Dieu. Lallemand a fait, à la fin du xvm e siècle,
en se plaçant sur la rive gauche, une vue du monument
et du quai de Retz, vue qu'il est curieux de comparer à
la gravure d'Israël Silvestre représentant le pont du Rhône
et le même quai au xvn e siècle.
    La place Louis-le-Grand (nommée place Bonaparte
depuis l'année 1800) est, comme, d'ailleurs, l'empereur
a pu le constater dans ses précédents voyages à Lyon,
devenue un désert. Les premières façades construites sur
les dessins de De Cotte ont été démolies en 1793 ; la statue
de Louis XIV, faite par Desjardins, a été mise en pièces (2);

   (i) Le dôme exécuté par l'architecte Loyer n'a pas l'élévation que
Soufflot lui avait donnée sur son plan. La construction fut arrêtée faute
de ressources, en 1755, et les recteurs, en présence de la mortalité dans
les salles qu'on ne pouvait suffisamment aérer, n'ayant pu achever le
dôme, sollicitèrent le Consulat qui leur vint en aide (^Archives, BB, 322).
   (2) Les statues faites pour le piédestal par les frères Coustou ont été
sauvées du désastre et ornent maintenant le vestibule de l'Hôtel de
Ville.