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114 SOUVENIRS LYONNAIS « son effigie, d'or relevée, assise en un throne royal, jetant « d'une main de l'eau sur des feux, de l'autre donnant « deux rameaux d'olive et de grenade à un lion, qui, « rompant ses doubles chaînes et prosterné à ses pieds lui « offrait une couronne de gramen. » Cela veut dire que Lyon est redevable au Roi qui a éteint les feux de la rébellion, d'avoir eu la force de rompre les liens de sa servitude, et « qu'il offre cette couronne de « gramen en reconnaissance, recevant de la main du Roi la « grenade et l'olive, pour demeurer perpétuellement uni « en son obéissance et heureux repos ( i ) . » En 1622, Pierre de Sève, prévôt des marchands, érudit de la plus belle eau, imagine de faire un parallèle entre Louis XIII et le soleil : et il nomme l'entrée de Louis XIII à Lyon « le soleil au signe du lion T>. Pour trouver les sujets des présents à offrir aux souverains, il fouille dans l'histoire ancienne. Il charge le peintre Horace Leblanc et les orfè- vres Gabriel Mégret et Durand Arnaud, d'exécuter deux lions assis et tenant chacun entre les pattes un écusson. Celui qui est destiné au roi montre sur l'écusson « Jupiter foudroyant les Titans ». Celui qui est destiné à Anne d'Autriche montre sur l'écusson « une reine endormie à laquelle un bras sortant des nues attache une médaille où la figure d'un lion est représentée ». Ce qui était la reproduc- tion d'un songe de Philippe de Macédoine. « Le père du « grand Alexandre avait rêvé qu'il mettait à la reine, sa « femme, une médaille où était gravé un lion, ce qui fut (1) Archives, BB, 131. Voir Entrée solennelle d'Henri IV. Quant à la reine Marie de Médicis, on lui offrit, à son entrée, en 1600, de l'ar- genterie : soit six drageoirs, un bassin et un vase.