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84 UN PROCÈS DE LÈSE-MAJESTÉ défense fût dirigée contre l'empereur. Zélé protestant et magnat silésien, il aurait vu volontiers les armes saxonnes s'unir aux armes impériales, et une paix, conclue grâce à cette union, assurer à sa patrie la liberté religieuse et poli- tique, mais il était loin de désirer que le généralissime, dont il connaissait et redoutait le caractère despotique, devînt roi de Bohême et duc de Silésie. Afin de ne pas se compromettre vis-à -vis de la Cour, Jean Ulrich n'avait fait signer à aucun de ses officiers le revers de Pilsen, n'avait communiqué à personne la défense d'obéir à aucun ordre venu de Vienne, et, afin de ménager Wallenstein, il lui laissait croire, par sa correspondance avec Terzka (1), qu'il avait exécuté ses ordres. Cependant, Terzka le pressait de faire occuper Glatz par les soldats d'Ilow, de renvoyer à Pilsen l'exemplaire de l'écrit qu'il avait dû faire signer, de prendre le commande- ment de toutes les troupes de Silésie et de les amener à Prague. Il lui apprenait que Gallas était venu à Pilsen, mais qu'il en était reparti pour aller chercher son beau-frère Aldringen qui tardait à arriver, et qu'il n'était pas lui-même revenu. Il l'avertissait, en outre, que l'empereur levait des troupes en Hongrie, et il l'engageait à s'en défier. Pendant ce temps, les officiers de l'armée de Silésie se concertaient pour demeurer fidèles à l'empereur et résister aux ordres de Wallenstein. C'est ainsi que le lieutenant-colonel Spritzberg, qui commandait à Glatz, refusa d'y recevoir* le colonel Borey qui arrivait avec des troupes d'Ilow. Au lieu de se réunir aux autres généraux, Jean Ulrich se compromit encore plus avec Wallenstein, en adressant à (1) Beau-frère et confident de Wallenstein.