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82 UN PROCÈS DE LÈSE-MAJI'STÉ sition. Gallas était le meilleur des généraux deWallenstein; c'était lui qui, d'après son rang, devait lui succéder. Quant aux autres généraux réunis à Glogau, surtout Melchior de Hatzfeldt, homme instruit, issu d'une excellente famille et ayant de grandes relations, ils étaient assez déjà avancés en grade pour n'avoir plus rien à attendre du généralis- sime, et demeuraient, comme Gallas, fidèles à l'empereur. Cependant Schaffgotsch commençait à craindre de s'être compromis. Il se demandait si l'écrit qu'il avait signé ne menaçait pas l'empereur, et voulut s'en assurer auprès des autres généraux, il en fut froidement accueilli. Il vit Gallas le 20 janvier, lui remit l'ordre de Wallenstein de se rendre à Pilsen, et lui parla de l'écrit qui avait été signé : il s'aperçut que Gallas n'approuvait pas sa conduite. Le moment était décisif pour le baron silésien. Il pouvait encore se sauver en se déclarant ouvertement pour l'empe- reur : il ne le fit pas. Au lieu de brûler ses vaisseaux en se séparant de Wallenstein, il quitta Glogau sans avoir pris parti et se rendit à Ohlau ( i ) , siège de son quartier général. Gallas et son entourage le considérèrent dès lors comme perdu et virent des preuves de trahison dans tout ce qu'il fit désormais. A la fin de l'année précédente, le n novembre 1633, la ville de Breslau s'était engagée, envers les Impériaux, à ne plus rien fournir aux Suédo-Saxons qui occupaient l'île de la cathédrale. Les bourgeois regrettaient maintenant ce traité. Des brochures violentes, publiées par des ministres protestants, entraînaient la masse du peuple, demeurée jusqu'alors fidèle à l'empereur. Elles rappelaient que Gustave (1) Le 21 ou 22 janvier.