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EN ALLEMAGNE AU XVIIe SIÈCLE 79 d'obéir à de pareils ordres. On ne pouvait pas assiéger Ratisbonne pendant l'hiver sans s'exposer à un échec ; envoyer 6.000 cavaliers au cardinal-infant, sans trop affai- blir l'armée ; mettre les troupes en quartiers ailleurs que dans les Etats héréditaires, sans les exposer à mourir de faim dans des pays complètement épuisés. Wallenstein ne pouvait pas conserver le commandement dans de sem- blables conditions. Il avait appelé les généraux auprès de lui pour les consulter. Officiers et soldats devaient s'en- tendre pour le supplier de rester à leur tête et lui donner ainsi l'autorité nécessaire pour résister aux prétentions de la Cour (1). Schaffgotsch était persuadé que l'empereur ne pouvait pas* se passer des services de Wallenstein et que, dans l'intérêt même de la maison d'Autriche, les officiers devaient demander son maintien à la tête de l'armée. Il désapprouvait néanmoins une protestation de leur part comme contraire à la discipline et comme un déplorable exemple à donner aux soldats. Il demanda à réfléchir jusqu'à l'arrivée des autres généraux. La-seconde audience que Jean Ulrich eut de Wallenstein (1) Ilow lui parla aussi du dessein qu'on avait formé, lors des négo- ciations de Schweidnitz, de réunir les Impériaux aux Saxons pour contraindre les Espagnols et les Suédois à accepter la paix ; et Schaffgotsch apprit, vers le même temps, par le général Léon Cropello de Médicis, qui arrivait de Vienne, que l'empereur avait envoyé son chambellan, le duc François-Jules de Saxe à Dresde, pour négocier encore. Le bruit courait même que le duc François-Albert, frère de François-Jules, ainsi que le docteur Gebhard, devaient venir à Pilsen pour s'occuper de la paix On pouvait-douc croire que, pour ces négo- ciations, Ferdinand II était d'accord avec Wallenstein.