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                LETTRES DE L ' É C O L E NORMALE               «67

protection de la Sainte Vierge, pour qu'elle t'obtienne la
grâce de persévérer et de réussir.
   Je te prie, mon bon Joannès, de porter la petite lettre
ci-incluse à ma cousine Maria, et de bien l'embrasser pour
moi. Tu lui demanderas aussi où en sont nos billets de
loterie et tu porteras l'argent, avec ceux qui restent, chez
M. Alday avec un mot de billet, où tu diras que c'est de ma
part.
   Adieu, mon bon ami, dans un billet que je mettrai dans
la prochaine lettre à mon père, je répondrai à tes autres
questions. En attendant je t'embrasse bien fort, comme mon
meilleur ami ; je dirai plus comme mon frère.




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                                            30 janvier 1840.

          A SON FRÈRE,


    Vraiment, mon bon ami, il faut que j'aie bien envie de
t'écrire ce soir pour ne pas aller me coucher, car j'ai un
sommeil à dormir debout, et je suis sûr que je vais radoter
d'un bout à l'autre de ce billet. Cependant il faut bien que
je t'écrive pour te gourmander un peu, car je ne sais pas ce
que tu deviens. O'Farrell doit bien m'apporter demain une
lettre que M. de Gourgas a reçue pour me remettre ; y en
aurait-il une de toi dedans ? j'en serais bien content, mais
si, au contraire, mon attente était frustrée j'en serais tout à
fait en colère. Quoi ! Pas une lettre en un mois ! Ce serait
trop fort.