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REVUE DU MOIS 4O7 C'est une revue assez curieuse à faire que celle des griefs accumulés, de part et d'autre, sur les têtes des candidats heureux ou malheureux. Dieu me préserve de traiter légèrement d'aussi graves préoccupations ! Mais il ne me semble pas que les camps rivaux tiennent suffisamment compte de 1 opinion de celui qu'un auteur américain appelle : « L'homme qu'on oublie, » c'est-à -dire le contribuable... Or, c'est avec lui surtout qu'il faut compter. Amis jusqu'à la bourse : l'histoire des billets de cinq cents ftancs suspectés est là pour le rappeler. >< Il y a comme une tache de sang sur ce mois. Le quartier des Célestins, la Guillotière, la rive gauche de la Saône, ont fourni leur tribut d'assassinats à la chronique. Le vol, la jalousie, la vengeance sont l'éternel mobile de ces crimes, qui ne sont eux-mêmes que la mani- festation outrée des passions éternellement éveillées dans le cœur de l'homme. Combien ont blessé ou tué, sans répandre le sang? Est-ce que le sinistre Ponet et ses complaisants séides n'ont pas mérité la dernière des peines mieux que tel ou tel que la loi voue à l'échafaud ? Il y a eu des bandes de brigands pendus pour moins que ça. Et encore, dans leurs exploits quotidiens, ces bandits risquaient de rece- voir une balle dans la tête, tandis que les forbans de la Comédie politique risquaient seulement de recevoir un coup de pied — que personne, hélas ! n'a osé leur envoyer ! >£ Parlons de choses plus consolantes. Les artistes lyonnais font bonne figure au Salon de Paris et surtout s'y montrent, cette année, en plus grand nombre que précédemment. A la vérité, la mode des cadres de peluche est passée. Je m'explique. Le règlement de l'Exposition — on ne saurait trop l'en louer — n'admet pas ce genre de cadre. Or, si vous vous étonniez, devant un peintre, du petit nombre de Lyonnais admis à Paris, trois fois sur quatre, il vous répondrait : o C'est vrai ; mais, pour mon compte, j'avais oublié qu'on ne reçoit pas les cadres de peluche, et j'ai été refusé à cause de cela. » X Deux industriels lyonnais ont envoyé à Rome des œuvres qui méritent d'être signalées.