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L'ŒUVRE DE PIERRE DUPONT 373 avait vingt-cinq ans : deux circonstances qu'il conviendrait de ne pas perdre de vue. Eh bien! laissons de côté ces con- sidérations et voyons si, par ses dires, le chansonnier se révèle comme un perturbateur et un Tyrtée de barricades. Le poème commence par un de ces couplets descriptifs où l'auteur excelle : Quand dans l'air et sur la rivière Des moulins se tait le tic-tac, Lorsque l'âne de la meunière Broute et ne porte plus le sac... Il nous montre la famine « comme une louve » à qui nul n'est de taille à barrer le passage, la famine, mauvaise conseillère ; soulevant la populace et la poussant au-devant des tambours et de la mitraille, il raconte l'insurrection des paysans du Busançais et leur condamnation à mort. Jusque-là , c'est de l'histoire. Et puis? Et puis, il quitte son rôle d'historien et, comme un homme qui a remué des matériaux trop lourds pour ses forces et se laisse choir, notre jeune barde s'abandonne à un de ces rêves humanitaires qu'il affectionne et que vient entrecouper assez singulièrement le refrain du commence- ment : On n'arrête pas le murmure Du peuple quand il dit : « J'ai faim... » Il nous assure que : Le pain est la dette de Dieu, et que Dieu n'a refusé ni le terrain ni le soleil, oubliant que, dans cette année 1846, la récolte avait justement été \