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374             L'Å’UVRE DE PIERRE DUPONT

compromise par la mauvaise saison, ce qui ne saurait être
imputé aux pouvoirs publics. La terre, continue-t-il,

                La terre n'est pas labourée,

chose commode à dire à un chanteur, étendu sous les peu-
pliers et regardant passer l'eau. Il voudrait que le blé couvre
la terre du pôle au tropique, vœu qui part d'un bon cœur,
mais ne tient aucun compte des lois de la nature et des
conditions de l'humanité. D'ailleurs, si le poète avait vécu
quelques années de plus, il eût vu son désir en partie accom-
pli et eût aussi entendu les plaintes d'un autre ordre, que
cette abondance soulève aujourd'hui chez les fils de ceux
qui prenaient les armes en temps de disette.
   Concluons : ce chant est d'un esprit jeune et non encore
mûri, et d'un cœur trop plein d'amour pour que la haine y
trouve un coin où germer.


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   Toutefois, il ne faudrait point dépasser notre pensée.
Volontiers nous reconnaissons que, dans l'Å“uvre de Pierre
Dupont, il y a des faiblesses. Mais que resterait-il de nos
écrivains, que resterait-il de nos poètes surtout, si chaque
opinion et chaque époque en arrachaient successivement
les pages qui déplaisent?
   Nous nous proposions, en commençant cette étude, de
montrer qu'il est le plus lyonnais de nos poètes. Profon-
dément empreint du signe mystique de notre race; épris
des horizons lyonnais qu'il a chantés, même en face d'autres
cieux, et vers lesquels sa pensée revient sans cesse; fidèle Ã