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LA TRADUCTION DE PÉTRONE 28l deviner, que de deux tomes, Monsieur Nodot n'en avoit fait qu'un seul ; parce qu'il avoit retranché toutes les saletés, et que cette impression étoit la même que celle qu'il avoit faite à ... (Grenoble), quoi qu'il y eut à Paris, chez Thomas Moëte. Cependant, pour ne rien faire à la légère, je cher- chai un Pétrone latin-françois, in-octavo, imprimé à ... (Grenoble), pour le confronter avec celui qui m'avoit été envoyé; je trouvai que le caractère étoit tout semblable, que les mêmes pages commençoient par les mêmes mots, et que les fautes qui étoient dans l'un se trouvoient aussi dans l'autre. Je fus donc bien convaincu que Monsieur Nodot vouloit me surprendre, en me disant que sa traduc- tion avoit été imprimée à Paris, et en m'assurant qu'il n'étoit pas l'auteur de la meilleure partie, de celle qui avoit été imprimée à ... (Grenoble) et cependant, c'étoit le même caractère, la même impression. Je consultai quelques libraires de la ville, et je demandai qui pourroit avoir im- primé les cartons qui étoient dans mon exemplaire et qui ne se trouvoient pas dans les autres ; je sus que c'étoit un imprimeur, nommé Verdier, qui lui avoit rendu ce ser- vice. » Ces observations étant suffisamment précises, il suffît d'ajouter que le fleuron à la rose de la préface, les lettres ornées, les bandeaux, le filigrane du papier, au dauphin couronné, se retrouvent soit dans les autres éditions de Pétrone, décrites plus bas, soit dans diverses productions de Verdier. En réalité, il a été imprimé, à Grenoble, sous une fausse rubrique et sans nom d'auteur, deux éditions de la traduc- tion entière de Pétrone : l'une, in-12, qui est une contre- façon, l'autre in-8°, avec les feuilles de laquelle ont été