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                  LA TRADUCTION DE PÉTRONE                       277

   « Vous êtes allé sotement imaginer que bis sinistra manu
prœliatus, vouloit dire, il a combatu deux fois de la main
gauche, aïant été blessé à la droite. Permettez-moi de vous
dire que je n'ai jamais vu de semblables impertinences et
que vous êtes le seul qui soïez capable de ces rêveries. Y
a-t-il rien de plus commun que, sinistra manuprœliari, pour
dire, être malheureux dans un combat ? Difficilement un
jeune Ecolier s'y tromperoit. »

   Dans une seconde lettre, le R. Père, accumulant
preuves sur preuves, attaque le prétendu manuscrit de Bel-
grade et démontre victorieusement que les fragments, res-
titués par Nodot, sont faux et supposés. « L'auteur traite
son sujet en habile homme, dit l'abbé d'Artigny, et je ne
crains pas d'avancer que sa critique est encore meilleure
que celle de M. Breugière de Barante. » En effet, les
OBSERVATIONS de ce dernier prêtant parfois à la riposte,
Nodot put y répondre, avec quelque justesse, dans sa
CONTRE-CRITIQUE (12). Mais il était beaucoup moins aisé
de réfuter les LETTRES DE M. DE ***. L'auteur s'en tira en
consacrant à son censeur, dans un Avertissement placé à
la fin du volume, trois pages de sarcasmes et d'injures.

               « Tu te fâches, donc tu as tort. »

   Les lignes suivantes sont une preuve patente de l'excel-
lence du proverbe. « L'auteur de cet ouvrage, dit Nodot,
est un séminariste de mauvaise humeur... il a produit des
lettres de moi qu'on ne trouvera pas être de ma main... et


   (12) La Contre-Critique de Pétrone... Paris, Cusson et Witte, ,1700,
in-8°.