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276              RECHERCHES BIBLIOGRAPHIQUES

à vous faire voir qu'ils sont d'honnêtes gens et que le carac-
tère de vrai Pédant vous convient parfaitement bien. »

   Nodot avait des ménagements à garder et ne tenait point
à se mettre mal avec les confrères du P. de la Chaise ; il fit
amende honorable, désavouant la préface et certaines par-
ties, par trop scabreuses, de la traduction. « Je condamne
absolument, répond-il, ce qu'on aurait avancé au désavan-
tage d'une Compagnie que je révère depuis longtemps et
dans laquelle j'ai de très grands amis, que feu le R. P. Ra-
pin (11), mon cousin germain m'a procurés. »

   Les hostilités se seraient, peut-être, arrêtées là. Malheu-
reusement pour lui, Nodot avait eu la faiblesse de vouloir
tromper la bonne foi du jésuite, en lui envoyant un exem-
plaire de son Pétrone, maladroitement expurgé, tout en
revendiquant, par la ville, la paternité de la publication
entière. La fraude fut dévoilée, et cette découverte ne tarda
pas à envenimer la polémique.
   Après avoir reproché, à l'auteur, la traduction de toutes
les obscénités du poète latin et la facilité qu'il a donnée à la
jeunesse1 de lire « un des plus sales livres que nous ayons »,
le P. de Montgenet signale son manque de goût et de déli-
catesse, ses barbarismes et ses gallicismes, ses fautes contre
la langue française et sa fausse érudition pillée chez les
annotateurs et commentateurs anciens et modernes. Le cri-
tique manie la férule, avec une dextérité sans pareille, et ce
n'est que justice, si l'on s'en rapporte à la citation suivante
extraite d'une de ses lettres à la victime.


  (11) Le R. P. Rapin, de la Compagnie de Jésus, littérateur distingué,
naquit à Tours, en 1621, et mourut à Paris, en 1687,