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LA TRADUCTION DE PÉTRONE 275 rait à expliquer le procédé économique résultant de l'emploi de ces restes de rames ; on doit pourtant remarquer, et ce sera un argument à joindre aux précédents, que Verdier s'est habituellement servi de fort mauvais papier ; aussi ses productions, parmi lesquelles il faut citer diverses œuvres de Guy Allard, sont-elles devenues, conséquence forcée, rares et très recherchées aujourd'hui. L'auteur anonyme des Lettres est un jésuite, le R. P. JEAN- ANTOINE DE MONTGENET, né le 27 novembre 1666, et reçu dans la Compagnie le 18 septembre 1684. Après avoir pro- fessé la logique à Vesoul et la philosophie à Roanne, en 1700-1701, il enseigna la théologie à Besançon, en 1729, et résida dans cette maison, pourvu de diverses dignités, jusqu'à sa mort, arrivée le 19 février 1756. Les registres de l'ordre ne font point mention de son séjour à Grenoble. Mais en 1693-1694, il était encore jeune, religieux depuis dix ans à peine, et devait alors remplir des emplois infé- rieurs, dans la maison de cette ville. Il résulte de notes éparses que ce Père était un homme de vertu, d'un esprit cultivé, philosophe, théologien, capable d'être malin et piquant à l'occasion. « Je ne sais pas, écrit le P. de Montgenet à Nodot, si les Jésuites vous ont maltraité dans votre jeune âge ; si cela est, il semble que vous vouliez vous en venger. Vous dites que ce sont des pédans, qui ne mettent pas Pétrone entre les mains des Ecoliers, parce qu'ils ne l'entendent pas et qu'ils ne peuvent pas le comprendre, vivans dans la poussière des classes. Je me sers de vos nobles expressions, qui ne peuvent désigner que les Jésuites, puisqu'ils sont presque les seuls qui enseignent. J'en ai connu dans les différens endroits où j'ai été, et j'en connois encore, qui seroient bien d'humeur