Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        D'A VAUX ET SERVIEN                          253

à la brouille des deux négociateurs. Ce volume est intitulé :
« Lettres de messieurs d'Avaux et Servien, ambassadeurs pour
le Roy de France en Allemagne, concernantes leurs différents et
leurs responses de part et d'autre, en VAnnée 1644. »

  Quel est l'auteur de cette publication ? On ne le trouve
indiqué nulle part. On pourrait cependant croire que c'est
Servien. En effet, la principale pièce de ce recueil est une
longue lettre de lui, comprenant 162 pages dans un volume
qui n'en contient que 235. Elle est datée de Munster, du
6 août 1644, et adressée à d'Avaux. Son étendue, hors de
proportion avec la seule lettre de d'Avaux à Servien que
renferme ce volume et qui n'a que 34 pages, nous montre
déjà que la publication a, pour principal but, la justification
de Servien.
   Mais le même volume contient, en outre, un opuscule de
70 pages, distinct des lettres qui précèdent, bien que relié
avec elles et ne donnant que des pièces intéressant Servien,
principalement un mémoire de 24 pages adressé par lui aux
Etats généraux des provinces unies des Pays-Bas, et toutes
datées non plus de 1644, mais de 1647. Le volume sem-
blant destiné à rehausser le rôle joué par Servien, on peut
en conclure qu'il a été publié par lui.
   Examinons maintenant la longue lettre de Servien; elle
ne nous apprendra pas seulement ce qu'il reproche à son
collègue, elle nous montrera encore quel était, au
xvn e siècle, le ton employé dans la polémique, le langage
de la bonne compagnie, le langage d'un académicien, car
Servien était membre de l'Académie française (3), lorsqu'il


  (3) Il fut, en 1634, le premier titulaire du 22« fauteuil; M. Othenin
d'Haussonville l'occupe actuellement.
          N° 4 . — lAvri J888.                                  17