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232 REVUE DU MOIS Par bonheur, il n'y a aucun accident de personnes ou autre à déplo- rer. Cette bourrasque sera juste venue à point pour montrer que la construction d'une baraque n'est pas une solution, mais un expédient auquel il faudrait éviter de revenir. Malgré ce contretemps, l'afHuence des visiteurs a laissé de belles re- cettes à la Société. Personnellement, les artistes ont été moins heureux ; les œuvres acquises sont peu nombreuses ; remercions le jury d'avoir intelligemment fait les choses, en décernant la médaille d'honneur à M. Perrachon et la médaille régionale à M. Sicard. Par suite du mauvais temps, le tirage de la tombola des artistes a dû être ajourné. Les lots, vous le savez, consistent en bons de diverses valeurs dont le montant doit être employé par les gagnants à l'acqui- sition d'oeuvres exposées. C'est une importation suisse. >K L'ouragan eût été autrement fâcheux s'il eut sévi quinze jours plus tôt. La vente de charité, au profit de l'œuvre des Fourneaux de la Presse, s'est tenue dans une période d'accalmie, neige, gelée et vent faisant relâche. Installée dans les quatre salons de l'Exposition, la vente a, trois jours durant, attiré la foule. Un quidam parfois se prenait bien à regimber un peu, à cause des cinquante centimes qu'on lui réclamait au tourni- quet. Le fait est que payer pour entrer dans un endroit de vente, c'est assez insolite. La recette des vendeuses a été bonne : trente mille francs sont entrés dans la caisse du trésorier; les pauvres avaient gagné cette somme et les acheteurs n'avaient, après tout, rien perdu. Du moins, personne que je sache n'a réclamé. Le concert donné le samedi soir a clos agréablement cette fête — car c'en était une — et, dix jours après, une représentation de gala a fait tomber une quinzaine de mille francs encore dans la caisse précitée. > < Une lacune : je n'ai pas, au cours de ces fêtes, vu vendre le > sonnet que le poète aux olives ne manque jamais de cueillir pour l'occasion. Est-ce disette accidentelle ou voulue? La Presse parisienne nous a raconté que Sarrazin fils a failli être enlevé par un richissime Américain, qui se proposait d'initier le Nou- veau-Monde aux délices de l'olive et du sonnet. Ayant échoué dans sa tentative auprès du fils, ce millionnaire osé aurait-il entrepris la con- quête du père î