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ET LE BARREAU LYONNAIS l8l les occasions qui s'offraient de réveiller « les restes d'une voix qui tombe. » C'était pour cet ancien lutteur, une bonne fortune, lorsqu'il dirigeait les Assises, de retrouver dans l'improvisation du résumé les lointaines émotions de l'avocat, et l'accusateur public aussi bien que le défenseur devaient parfois éprouver une certaine surprise en retrou- vant leur argumentation brillamment colorée par la parole du Président. En 1876, la retraite l'éloigna du Palais. Je n'ai pas à discuter ici de l'opportunité de cette loi si souvent critiquée, même en vers : Il me semblait (voyez un peu Comme il est bon qu'on m'avertisse) Que le juge plus prés de Dieu Etait plus près de la justice. L'âge avait son autorité Sur le crime échappé des bouges. Les cheveux blancs, en vérité, Faisaient bien sur les robes rouges (1). Mais c'est assurément une épreuve cruelle et périlleuse que cette transition soudaine qui fait succéder au travail quotidien un loisir inoccupé. A l'âge où la vie ne semble tenir qu'au lien fragile des habitudes, il faut recommencer une nouvelle existence, remplir avec du repos les longues heures laborieuses, et tout désorienté, essayer ses derniers pas sur une route inconnue. Humblot, sans pardonner à cette loi de retraite dont il était « la vivante condamnation », en accepta vaillamment (1) Bouillet.