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                        PAUL HUMB
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 couronne ; et ces anecdotes que l'histoire redit tout bas avec
un sourire, étaient pour lui d'insupportables scandales.
Très pénétré, d'ailleurs, des idées sagement égalitaires, il
pensait que la Révolution, déshonorée par ses folies san-
glantes, haïssable dans ses serviteurs, fourvoyée dans ses
revendications de la liberté, avait du moins, en proclamant
l'égalité de tous, réalisé la plus haute idée de la philosophie
chrétienne. Il ne pouvait admettre que l'on déchirât le code
civil, qui résume l'œuvre utile et sage de 89, et que l'on
revînt, comme des fantômes, vers un passé déjà mort.
    Sa conscience s'agitait dans ces troubles, flottait dans
ces incertitudes, lorsqu'un jour il vit surgir l'Empire.
    Après les tragiques essais de la liberté, le régime impé-
rial apportait la discipline nécessaire de l'autorité. Pendant
vingt ans le pays avait vu à l'œuvre le gouvernement parle-
mentaire. Il avait assisté, curieux d'abord, puis inquiet et
bientôt dégoûté, à ces compétitions avides, à ces honteux
marchés, à ces complaisanees mercenaires qui livrent au
plus offrant une majorité vénale. Il avait contemplé ces
mêlées stériles dont l'éloquence même ne pouvait racheter
l'inanité, où chaque parti essayait tour à tour d'escalader le
pouvoir, sans songer que le temps et une longue sécurité
sont les garanties indispensables pour tenter et achever les
durables entreprises. Il avait enfin pensé périr dans la
tourmente d'une émeute sanglante. La liberté, acclamée
dès son aurore, avec l'enthousiasme naïf dont la France
salue toujours les grands mots et les beaux rêves, avait
 bientôt étalé ses menaces et ses dangers. Et lorsqu'elle
mourut de ses excès, étouffée sous les folies de ceux qui
en abusaient en prétendant la servir, on peut dire que tous
les citoyens soucieux de la dignité de la patrie, regardèrent
sans regrets sa dernière convulsion.