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                       PAUL   H
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 des exemples glorieux et des patrons exceptionnels, les plus
 modestes familles peuvent s'enorgueillir des aïeux, s'ils ont
 fait leur devoir et mérité le respect. Chaque père de famille
 peut avoir sa gloire aux yeux de ses enfants, la gloire de
 la probité et de la vertu. Oublier ceux qui ne sont plus est
 une impiété. Le souvenir des morts, c'est la vision conso-
 lante qui montrait au saint Patriarche l'échelle où montent
 et descendent les espérances immortelles et qui relie la
 terre au ciel. »
    Humblot, d'ailleurs, pouvait citer avec fierté à ses des-
 cendants des noms célèbres qui vivront dans l'histoire :
 Conté, l'illustre savant et l'habile artiste qui avait, disait
Monge, toutes les sciences dans la tête et tous les arts dans
la main, puis Thénard, le fameux chimiste, qui lui aussi
 avait épousé une demoiselle Humblot, enfin, un héros et
 un martyre, le commandant de Sigoyer « le plus brave
officier de l'armée », assassiné par les bandits de la com-
mune, alors qu'il sauvait de l'incendie les galeries du
Louvre.
    Humblot aimait aussi à apporter à l'académie de Lyon
le fruit de ses méditations. Il se plaisait dans cette intimité
d'élite, où des esprits distingués se font les uns aux autres
les plus utiles échanges. Son discours de réception, l'éloge
du premier président Gilardin, lors de son audition, pro-
duisit dans le monde intelligent de notre ville une durable
émotion. C'est une belle page digne de la noble vie qu'elle
devait retracer ; et parfois on croit entendre aux pieds de
la chaire une de ces oraisons funèbres du grand siècle, qui
parlaient de Dieu devant le cercueil des grands.
   Deux ans après, il lisait à l'Académie, une étude philoso-
phique : Liberté et Tyrannie. Depuis longtemps, sa cons-
cience souffrait et son bon sens se révoltait d'entendre les