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PAUL H 114 UMBLOT des exemples glorieux et des patrons exceptionnels, les plus modestes familles peuvent s'enorgueillir des aïeux, s'ils ont fait leur devoir et mérité le respect. Chaque père de famille peut avoir sa gloire aux yeux de ses enfants, la gloire de la probité et de la vertu. Oublier ceux qui ne sont plus est une impiété. Le souvenir des morts, c'est la vision conso- lante qui montrait au saint Patriarche l'échelle où montent et descendent les espérances immortelles et qui relie la terre au ciel. » Humblot, d'ailleurs, pouvait citer avec fierté à ses des- cendants des noms célèbres qui vivront dans l'histoire : Conté, l'illustre savant et l'habile artiste qui avait, disait Monge, toutes les sciences dans la tête et tous les arts dans la main, puis Thénard, le fameux chimiste, qui lui aussi avait épousé une demoiselle Humblot, enfin, un héros et un martyre, le commandant de Sigoyer « le plus brave officier de l'armée », assassiné par les bandits de la com- mune, alors qu'il sauvait de l'incendie les galeries du Louvre. Humblot aimait aussi à apporter à l'académie de Lyon le fruit de ses méditations. Il se plaisait dans cette intimité d'élite, où des esprits distingués se font les uns aux autres les plus utiles échanges. Son discours de réception, l'éloge du premier président Gilardin, lors de son audition, pro- duisit dans le monde intelligent de notre ville une durable émotion. C'est une belle page digne de la noble vie qu'elle devait retracer ; et parfois on croit entendre aux pieds de la chaire une de ces oraisons funèbres du grand siècle, qui parlaient de Dieu devant le cercueil des grands. Deux ans après, il lisait à l'Académie, une étude philoso- phique : Liberté et Tyrannie. Depuis longtemps, sa cons- cience souffrait et son bon sens se révoltait d'entendre les