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ET LE BARREAU LYONNAIS I13 Chénier, l'exécrable tyrannie des ancêtres du radicalisme. Cependant, le sentiment n'en est pas chrétien. Un cœur chrétien ne hait pas, et tout ce que je peux dire, c'est que pour la foi et'pour la patrie je serais heureux de mourir. » En dehors de cette correspondance très intéressante qu'il faudrait lire, que l'on ne peut citer, Humblot n'a laissé que de rares écrits qui n'eurent jamais l'ambition d'une publicité retentissante. Tant que la pensée peut voler sur les ailes rapides de la parole, elle néglige de disci- pliner ses impatiences dans les lenteurs d'un écrit. L'avocat attend, pour prendre la plume, que l'âge le contraigne au silence. Ses Noies et Souvenirs de Famille ( i ) qu'il adresse à ses parents, tout en restant surtout une relique domestique, ont cependant un grand mérite littéraire et une sincérité qui intéresse et émeut même les étrangers. Qui ne se rap- pelle ce vieux Calédonien de Walter Scott qui passait sa vie à chercher, au milieu des ruines et parmi les bruyères, les tombeaux des anciens jours pour y lire les noms des ancêtres et défendre leur mémoire contre les outrages du temps? Touchante sollicitude ! Pieuse curiosité ! On a rrison de l'imiter en écartant cette mousse funèbre qui pousse comme l'oubli sur notre dernière demeure. On a raison de dire à ses descendants les efforts généreux de ceux qui ont vécu, travaillé, souffert avant nous pour trans- mettre aux générations futures et inconnues non seulement la fortune, mais l'estime et l'honneur du nom. Si les races illustres retrouvent dans le passé des protecteurs puissants, (1) Notes et Souvenirs de famille. La Famille Humblot, par P. Hum- blot. Lyon, Briday, éditeur, 1881. N° 2. — Février 1S88. 8