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34                LES CANAUX D'iRRIGATION

machines à Comps ou Monfrin, par les eaux du Gardon et
du Rhône ; un canal intermédiaire de Saint-Gilles à Fron-
tignan, alimenté par le petit Rhône au moyen de machines
élévatoires ; et un canal inférieur de moindre importance
des Tourradons à Mauguio.

   3° Enfin un groupe d'aval, comprenant les bassins de
l'Orb et de l'Hérault, pour lesquels M. Léger ne propose
aucun canal, l'irrigation pouvant être assurée par diverses
entreprises locales.

   L'avantage de ce projet est de permettre une exécution
partielle, au fur et à mesure des exigences de l'irrigation.
Si je devais, de toute rigueur, subir l'exécution des canaux
dérivés, c'est à ce projet que je me rallierais : de plusieurs
maux, il faut choisir le moindre. Cela paraît être un peu l'opi-
nion de l'auteur même. Dans les diverses brochures remar
quables qu'il a publiées, il démontre tout d'abord avec une
grande force de raison et une grande richesse d'arguments
que la construction des canaux ne s'impose pas comme une
nécessité; que cette grande entreprise est un luxe, et cette
grande dépense une folie ; et il le démontre si bien que
lorsqu'il arrive à présenter son projet d'exécution morcelée
on croit l'entendre dire : « Adoptez ce système ! Quand
on aura fait le premier de mes canaux, on ne fera pas les
autres ! » — Ne riez pas, Messieurs ! Dieu me garde de vou-
loir railler. Je dis cela à l'éloge de M. Léger. Il faut un rare
bon sens pour se dégager de l'aveuglement paternel; il faut
une rare élévation d'esprit pour juger son œuvre avec tant
de modération. J'ajoute que M. Léger a le mérite excep-
tionnel, peut-être unique, de s'être intéressé à l'exécution
des canaux dérivés, en restant... désintéressé (Applaudisse-
ments). Il s'est lancé dans la lutte en bon Français, qui veut