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296               L'EXPOSITION DE 1879
adorable petit minet, par M. Lambert, le plus spirituel de
nos peintres d'animaux ; une Psyché cherchant à retenir l'A-
mour, de M. Eugène Midord, panneau décoratif du plus
gracieux effet, bien dessiné et, de plus, d'une peinture
blonde et rose comme l'aurore et d'une transparence de
vision bien réussie. Une Insouciante Espagnole, peinte par
Mme Madeleine Lemaire, avec un pinceau qui semble
échappé de la main mourante de Fortuny. On y remarque
également une nature-morte — Chaudrons et légumes — de
M. Stengelin, un élève qui fait honneur à son maître Gui-
chard, et qui est plus vrai et plus vigoureux que ce dernier
n'a jamais été. Un bon paysage de M. Defaux — effet
d'automne — intitulé le Braconnier, et enfin la Via romana
à Bardighera, la ville des palmiers, un site consciencieuse-
ment rendu et qui, à quelques détails de végétation et à la
mer près, rappelle un petit village qui n'est pas à plus de
 deux heures de Lyon, nous voulons dire Saint-Fortunat-
 au-Mont-d'Or.
 • Ces tableaux, pour la plupart, ont été placés, déplacés et
replacés, depuis huit jours, avec un sans-gène et une igno-
rance de l'art vrai qui demandent qu'on les signale, car
voilà des œuvres, d'un mérite réel, privées de la lumière
qui les mettrait dans leur milieu naturel et permettrait de
les juger en connaissance de cause, tandis que des médio-
crités sans nom, et qui seraient bien mieux placées en quel-
que coin obscur où personne ne les verrait, s'étalent au
grand jour. Chacun peut s'en convaincre, comme aussi que
l'on a relégué dans la salle d'entrée, où le jour contrarié
 des deux fenêtres est détestable, un magistral paysage de
M. Harpignies, les Chênes du Château-Renard, où tout est
rendu avec une science, une puissance et une vérité remar-
quables, et les Lavandières sous bois, de M. Bidault, un ta-
bleau dont les beaux arbres tamisent la lumière et dans le-