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i 264 LE THÉÂTRE A LYON Phomme d'esprit de niveau avec les sots, ce puéril ou dangereux emploi du temps, qui fait perdre les plus belles heures du jour à remuer de grossières images, ou qui mine en peu de temps les fortunes les mieux établies. » Le jeu fut une des plaies du xvme siècle. A Lyon, les cartes avaient long- temps tenu la première place dans les salons, chez le pré- vôt des marchands lui-même (1), et des jeunes gens de fa- mille s'étaieïit ruinés dans le meilleur monde. Mais cette passion s'éteignit peu à peu. Lorsque Grimod écrivait, ce n'était plus « qu'un usage auquel on n'osait pas encore se soustraire » : « On joue. — dit-il, — pour s'amuser; mais joue qui veut. Dans une assemblée de quinze personnes, je n'ai vu que deux tapis verts, et leurs acteurs même prenaient souvent part à la conversation. » Il n'était pas inutile de faire connaître les appréciations du bienveillant critique sur la société lyonnaise au milieu de laquelle il allait vivre. D'ailleurs, les citations qu'on vient de lire peuvent servir de cadre à ce qu'il dit du théâtre de Lyon. (A suivre). EMMANUEL VINGTRINIER. Grimod de la Reynière et son groupe, par G. Desnoiresterres. •— Jacques Pitt, né à Montbrison vers 1746, mort à Lyon le 2 janvier 1803, de l'Académie de Lyon. (1) « Il dut y avoir hier à l'Hôtel-de-Ville un petit trente et qua- rante, à la suite du vingt-un. M. de la Verpillière apromis de faire ces- ser tous ces jeux de hasard aprèsle mardi gras ; mais il serait bien diffi- cile de l'arrêter dans toute sa force. D'ailleurs, le profit des cartes est trop considérable pour qu'on l'abandonne. {Lettre s. d.; écrite vers 1770, citée par M. A. de Gallier dans La Fie deprovince, p. 35). »