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                          POLEYMIEUX                         433
arrivions à Curis, commencent à se teinter de pourpre et de
violet suivant qu'elles sont exposées à la lumière ou que
l'ombre les envahit ; leurs formes n'en sont que mieux ac-
cusées, et au lieu de présenter un ensemble compact elles se
détachent par massifs bien distincts et elles y gagnent en
grandeur et en beauté. Le paysage se termine, à notre gau-
che, par les montagnes de Tarare, les monts d'entre Bré-
venne et Loire, et plus près de nous, mais voilés de va-
peurs, par le Mercruy, Grands-Bois et le petit Saint-Bonnet.
   Quand on a dépassé le dernier bouquet de bois faisant
suite à ceux de la Garenne on voit commencer à sa gauche
un grand plateau herbager qui s'allonge au pied des crêtes
de cette même Garenne et du Verdun, pour finir à quel-
ques mètres de la ferme de la Glande, tandis qu'à droite
s'ouvre une série de ravins profonds, parfois tortueux, qui
ont été creusés par les eaux descendant du plateau et qui
découpent la montagne en arrêtes vives à peu près paral-
lèles. Ces arrêtes couvertes de bois épais et enserrant, dans
leurs flancs, d'étroites et fraîches prairies, donnent à tout ce
côté du Mont-d'Or un aspect on ne peu plus romantique.
    Quelques minutes nous suffisent pour atteindre le rebord
extrême du plateau d'où partent, s'ouvrant en éventail, les ar-
rêtes en question. Notre route en rencontre une à sa naissan-
 ce, la traverse en écharpe, en atteint le faîte puis se précipite
 dans sa pente et la descend presque en droite ligne. On suit
 alors le fond d'une de ces gracieuses petites vallées dont nous
 parlions plus haut. D'un côté, le chemin se creuse dans le
 sable de la montagne et de l'autre se borde de haies qui le
 séparent d'un pré dont le soleil fait éclater toute la fraî-
 cheur. Au milieu de ce pré coule un ruisseau limpide qui
 murmure et miroite en passant sur de grosses pierres. Nous
 le traversons sur un. petit pont et nous avons alors à fran-
 chir la base d'une autre arrête; une rampe assez douce
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