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IIÛ UN INCUNABLE teur Desbarreaux-Bernard a eu la bonne chance de décou- vrir dans un incunable de la bibliothèque de Toulouse ; cette œuvre est d'un autre genre que notre Pentateuque, mais non moins curieuse, comme documenf historique. Laissons le savant docteur raconter lui-même sa trouvaille. « Après avoir relevé, dit-il, il y a quelque temps, la des- cription de Y Opéra Agricolatiomm, et ne nous doutant guère de l'importance des feuillets, sans titre, reliés à la fin du volume, nous les avions complètement oubliés. En revoyant maintenant l'article concernant l'incunable deReggio, nous avons cru devoir, par prudence, le collationner une der- nière fois. Le nom de Jean Mercure, ayant de nouveau frappé notre attention, nous feuilletâmes à ce sujet diverses biographies. Dans Moreri, rien; —- dans la biographie Michaud, rien ; dans la biograghie- historique de Feller, rien; dans la nouvelle biographie générale, rien; dans Peignot, rien ; mais voici l'article que nous avons trouvé dans l'excellent Dictionnaire historique de Chandon et De- landine(i), trop dédaigné peut-être aujourd'hui. « Mercure (Jean), célèbre charlatan qui parut à Lyon en 1478. II jouait le philosophe et se croyait plus habile que tous les anciens Hébreux, Grecs et Latins. Ce sophiste avait avec lui sa femme et ses enfants. Il était vêtu de lin et por- tait à son cou une chaîne, à l'imitation d'Apollonius de Tyane, dont il se disait le disciple. (1) Ce dictionnaire est peu connu, quoique très-bon. La bibliothèque de Lyon, quoique administrée pendant de longues années par M. De- îandine, n'en possède qu'un seul exemplaire ; cet ouvrage a eu plusieurs éditions. Les unes ont été faites à Caen, et les autres à Lyon. Cette der- nière ville possède un exemplaire de la 8= édition, par Bruisset aîné, < an XII, 1804. Les contrefacteurs se sont jetés avec avidité sur cet ou- vrage, principalement les éditeurs du Dictionnaire de Ladvocat. (Voir la préface de l'édition de 1779.)