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                             MINIMES                        251

    devant le monastère sans l'apercevoir, et comme par
    miracle son église était debout au milieu des décombres
    qui l'environnaient.
      Quand les Religieux, dispersés eux aussi par la tour-
    mente, emprisonnés ou en fuite, revinrent frapper à la
    porte de leur cloître, ils le trouvèrent occupé par les
    membres du Chapitre et on leur annonça qu'il ne leur
    appartenait plus. L'autorisation de bâtir en cet endroit
   leur avait été accordée à la condition formelle qu'ils céde-
   raient le couvent aux chanoines de Saint-Just, si leur
   collégiale venait à être détruite. Cen'était pas sans doute
   les gens du roi qui l'avaient renversée, mais le Chapitre
   prétendait néanmoins avoir le droit de bénéficier de cette
   clause du contrat. Que le motif ajlégué parût légitime à
   ceux qui s'en prévalaient, ou bien que la nécessité servît
   d'excuse à une mauvaise foi qui se trompait elle-même, le
   cas était difficile à résoudre et les partis à mettre d'ac-
   cord.
      Mieux qu'un récit, les pièces elles-mêmes de ce débat
   en feraient connaître les incidents divers. Par les frag-
   ments que nous nous proposons d'en citer, on appréciera
(. du^moins le caractère d'une lutte qui se prolongea pen-
   dant plus de deux années avec autant d'obstination d'un
   côté que de courage et de persévérance de l'autre.
      Le maréchal de Yieilleville, nommé depuis peu de
   temps lieutenant général du roi dans le Lyonnais, leDau-
   phiné, la Provence et le Languedoc, résidait alors à
   Lyon. Deux Minimes, les Pères Collin et Chabert, lui
   portèrent leurs plaintes et réclamèrent de son autorité
   la restitution de leur église et de leur couvent. Ils re-
   çurent l'assurance qu'ils les recouvreraient l'un et l'au-
   tre, après les fêtes de Noël, et l'ordre fut expédié au
   Chapitre de les abandonner à cette époque. Les Chanoi-