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88 ORIGINES de maisons nobles'n'ayant point encore de noms propres. Ge furent les compagnons de Guillaume le Conquérant qui propagèrent, parmi les]Anglo-saxons, les noms de fa- mille. L'habitude du double nom était un des signes par lequel la race normande se distinguait de la race anglo- saxonne. L'évolution onomastique alla toujours en grandissant à partir du xie siècle. Bientôt les bourgeois des grandes *villes adoptèrent l'hérédité des noms pour imiter les no- bles ; puis dans les xm e et xive siècles les gens de métier et les pajsans suivirent, mais lentement, l'exemple donné par la bourgeoisie. L'Annuaire du département du Rhône donne une lon- gue liste de noms, mais d'où viennent-ils ? des quatre points de l'horizon et même de très-loin. Ces noms appar- tiennent à des dialectes divers, leurs formes ne sont pas analogues, ils ne portent pas l'empreinte du lieu natal, empreinte qui marque les noms de famille dont les propriétaires ont vécu des siècles «eur le même coin de terre, suivi les mêmes coutumes, parlé le même patois. Aussi la recherche des vieux noms lyonnais épars çà et là dans les terriers, les chartes, les testaments, nous a paru utile au point de vue philologique et historique. Si les archéologues ont pour habitude de voir dans les noms des grandes cités anciennes et dans les lieux his- toriques importants des noms topiques de divinité, et disent: nomina numina, ne pourrait-on pas dire que les historiens locaux ont le droit de s'écrier, en présence d'une liste très-ancienne et authentique des noms de famille : nomina lumina. En effet, les noms de lieu ont servi à dénommer un très-grand nombre de familles et celles-ci en retour ont transporté çà et là leur appella- tion onomastique et l'ont imposée à des lieux nouveaux