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                     LES FEUILLANS DE LYON.                      393

et les laissa boire le vin de ses bouteilles. Ensuite, il les remplit
d'eau, fit la bénédiction dessus et l'eau fut changée en vin. Dieu,
voulant le récompenser de ses bonnes œuvres, le fit mourir d'une
.'i! laque d'apoplexie, dans l'église de Saint-Gilles, où il allait
chaque jour entendre la messe de très-bonne heure. Il arrivait
que le curé, ouvrant les portes de l'église, le trouvait parfois
dans l'intérieur sans savoir comment il avait pu y entrer. Sa
mort arriva le 33 novembre H97 et la bulle de canonisation,par
le pape Innocent III, fut proclamée le M janvier 1199. Beaucoup
 de miracles s'opérèrent sur son tombeau, qui fut ouvert en 1386,
 et de nouveaux prodiges eurent lieu par la guérison des aveugles
 et des muets. En 1357, son corps fut transporté dans la grande
 église de Crémone et déposé dans un tombeau de marbre.
   La confrérie des négociants était spécialement établie en faveur
des particuliers qui faisaient profession du commerce. Cepen-
dant les personnes non commerçantes, de tout âge et de tout
sexe, pouvaient s'y faire agréger. Depuis longtemps les hommes
avaient reconnu la nécessité d'attirer la bénédiction divine sur le
négoce, et c'est dans celte vue que les païens adoraient Mercure.
Quand on voulait entrer dans la confrérie, il fallait se faire ins-
crire chez le supérieur ou le sacristain des Feuillans. On n'était
tenu à aucune rétribution, afin que les gens qui n'étaient pas
dans l'aisance pussent se faire recevoir ; mais si l'on désirait faire
des dons pour le luminaire de l'église ou l'autel de Saint-Hom-
mebon, les offrandes ne se refusaient pas. Les confrères n'étaient
soumis à aucune obligation de dévotion particulière ; seulement
on les engageait à se confesser et à communier, le jour de la
fête de saint Hommebon, 12 novembre. Le mercredi — peut être
en souvenir de dies Mercurii — était spécialement le jour où l'on
disait des messes pour la prospérité du commerce, à l'autel du
 patron de la confrérie. Lorsqu'un des membres de l'association
 entreprenait une affaire extraordinaire, on l'exhortait à en infor-
 mer le sacristain afin que la communauté redoublât de prières
 pour la réussite de l'entreprise. Chaque confrère était invité à
 visiter l'autel de saint Hommebon aux principales fêtes de l'an-
 née, afin de gagner les indulgences accordées à l'église des
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